Princess Bride (The Princess Bride) – de Rob Reiner – 1987
Princess Bride est sorti il y a plus de trente-cinq ans, à une époque où les téléphones sans fil avaient une portée de dix mètres (et de toute façon ne tenaient pas dans la poche), et où Internet n’existait pas. Mais en 1987, les gamins (pas moi, mais c’est une autre histoire) avaient déjà des écrans dans leurs chambres : une télévision, des jeux vidéos… Bref, tout pour ringardiser la lecture et l’imagination.
Tout ça pour dire que Rob Reiner était rudement en avance sur son temps avec cette féérie irrésistible, chant d’amour ou pouvoir de la fiction et, donc, de l’imagination. Malin, il ouvre son fils sur un gamin malade et alité, plongé dans une partie de jeu vidéo (dont le graphisme rappelle l’hallucinant chemin qui a été fait depuis), et à qui son grand-père rend visite. Pas de quoi ravir le gamin, qui n’a pas très envie de lâcher la manette pour écouter ce vieil homme rasoir.
Un vieil homme qui a la bouille de Peter Falk, sourire narquois, regard malicieux, assez sûr de son effet lorsqu’il sort un vieux livre d’aventures, dont il entreprend la lecture, parfois entrecoupée par les protestations, de plus en plus faible, de son jeune auditeur. Et cette lecture, qui prend forme sous nos yeux, c’est une espèce de champ des possibles de ce qu’offre la fiction en général, la littérature et le cinéma en particulier.
Une princesse forcément blonde (Robin Wright, toute jeune, à peine sortie de Santa Barbara), un écuyer forcément beau (Cary Elwes, tout jeunot et tout blondinet aussi), un méchant roi, un homme de main machiavélique, un géant au grand cœur, un homme de main au grand cœur et surtout un as de l’épée en quête de vengeance : Mandy Patinkin, dans un rôle inoubliable.
« My name is Inigo Montoya. You killed my father. Prepare to die… » Quand on a entendu cette réplique une fois, on ne l’oublie plus. Pas plus qu’on oublie la géniale partie de trompe-la-mort du « génie du mal » Vizzini (Wallace Shawn), ou la course poursuite en bateau…
Princess Bride est un film réjouissant, parce que drôle et totalement décomplexé. En se plaçant ouvertement sous le couvert du conte pour enfants, Rob Reiner s’offre toutes les possibilités, toutes les folies, avec une bienveillance et une gourmandise qui font plaisir. Et qui passent fort bien l’épreuve du temps.
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