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Archive pour le 26 octobre, 2023

Les Bateliers de la Volga (The Volga Boatman) – de Cecil B. De Mille – 1926

Posté : 26 octobre, 2023 @ 8:00 dans 1920-1929, De MILLE Cecil B., FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Les Bateliers de la Volga

Voilà un film très étonnant de la part de De Mille. D’abord pour son sujet : la révolution russe de 1917, qui colle assez mal avec ses thèmes habituels. Puis par son refus du manichéisme : pas question pour lui d’en faire un film anti-communiste, pas plus qu’anti-tsariste d’ailleurs.

Enfin, par son point de vue. La révolution, on ne la suit dans la plus grande partie du film que par le prisme d’un petit microcosme, dont on ne sort pas jusqu’à la moitié du métrage : un château qui surplombe un camp tartare sur les rives de la Volga.

Mieux encore, il résume la révolution à un triangle amoureux : un fringant officier s’apprête à épouser une jeune noble, qui tombe amoureuse d’un batelier, l’un de ces forçats qui halent les bateaux sur la Volga, appelé à devenir un leader de l’armée rouge.

Ce parti-pris peut sembler simpliste. Mais De Mille n’est pas Eisenstein, et on peut sereinement affirmer qu’il n’a guère d’appétence pour le peuple en tant que foule. Ce qui l’intéresse, ce sont les troubles de chacun, les doutes, les passions. Et c’est passionnant.

A vrai dire, la première moitié du film est aussi étonnamment bon-enfant. Il y a de la cruauté ; d’abord dans le mépris de la classe dominante, puis dans la soif de vengeance des révolutionnaires. « L’assaut » du château a ainsi un côté très hors-sol, proche de la comédie de mœurs. Une sorte d’accès de violence où le sang serait remplacé par du vin. Littéralement.

Et puis il y a une séquence qui fait la bascule, particulièrement forte. La jeune noble, en fuite avec l’ancien batelier, est arrêtée avec lui par l’armée « blanche », qui ignore qui elle est. Les soldats décident alors de profiter d’elle. Des exactions qu’elle subit, on ne voit rien, la caméra scrutant les visages des hommes qui l’entourent. Un moment d’une grande intensité.

A partir de là, fini l’aspect bon enfant. De Mille renvoie les deux camps dos à dos, filmant les actes des uns en écho à ceux des autres. Et le film se révèle assez pessimiste sur la nature humaine, tout en gardant une lueur d’espoir. Dans ce monde qui se déchire, il reste l’amour, après tout.

 

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