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La Chute des héros (Time Limit) – de Karl Malden – 1957

Classé dans : 1950-1959,MALDEN Karl — 6 octobre, 2023 @ 8:00

La Chute des héros

La Chute des héros est l’unique réalisation de Karl Malden (ou presque : l’acteur a aussi remplacé Delmer Daves, malade, sur le tournage de La Colline des potences deux ans plus tard). Pourtant, c’est un autre acteur qui est à l’origine du film : Richard Widmark, qui a découvert la pièce originale sur scène, et a créé sa société de production pour pouvoir la porter à l’écran.

Avec une belle ambition : parce que l’essentiel de l’intrigue se déroule dans un unique bureau, où un officier enquêteur interroge un soldat accusé de trahison. Parce que la pièce originale est bavarde. Et parce qu’au-delà du suspense, réel et efficace, c’est la détresse psychologique des hommes soumis à la violence en temps de guerre qui est le vrai sujet.

En l’occurrence la guerre de Corée, qui inspire le cinéma américain à cette époque (Les Ailes de l’espérance et Côte 465, pour ne citer qu’eux, sont tournés la même année), souvent sur un ton moins héroïque que la seconde guerre mondiale. Qu’est-ce qu’être un héros ? Une vie irréprochable peut-elle être gâchée par un instant de faiblesse ? Des sujets du bac qui sont en fait au cœur du film.

Plutôt audacieux, donc. Et plutôt très convaincant. Malden n’est sans doute pas le plus grand cinéaste du monde, et il n’évite pas quelques petites longueurs, et quelques lourdeurs. Mais il est un acteur qui connaît les acteurs, et qui a visiblement envie d’en tirer le meilleur. Ce qu’il fait avec Widmark en enquêteur impliqué et souvent dépassé, ou avec Richard Basehart en faux traître hanté et buté. Le face à face entre les deux hommes est passionnant, mais les seconds rôles aussi sont formidables. A commencer par Martin Balsam, qui illumine et dynamise toutes ses scènes.

Quant au côté verbeux de la pièce, il est habilement gommé par les flash-backs, qui illustrent la rudesse de la guerre par le décor unique d’un camp de prisonniers, et pour lesquels Malden change radicalement de ton. Des images beaucoup plus sombres, des dialogues rares, des visages en gros plans… Avec une belle économie de moyens, Malden met en images la détresse de soldats emprisonnés loin de chez eux, confrontés à la mort et à la peur.

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