Une lueur dans la nuit (Shining Through) – de David Seltzer – 1992
Il y a trente ans déjà, Une lueur dans la nuit semblait être un film d’un autre temps : un grand mélo hollywoodien sur fond de guerre, comme on en voyait dans les années 1940 et 1950. Et c’est vrai que le film aurait pu être tourné à cette époque : on y retrouve ce souffle romantique hollywoodien qui pourrait sembler désuet, mais qui au final lui donne tout son charme.
Ce décalage est d’ailleurs totalement assumé. Le personnage que joue Melanie Griffith passe ainsi son temps à se référer aux films de guerre qui l’ont marquée. Les mêmes que David Seltzer visiblement, qui signe un mélange de romance et d’espionnage sur fond d’Allemagne nazie, comme on n’en faisait déjà plus depuis cinquante. Et il a bon goût, qui cite en particulier The Mortal Storm, superbe film borzagien qui évoquait également un couple cherchant à fuit le nazisme.
N’en rajoutons pas : Seltzer n’est pas Borzage. Et le petit souffle qu’il donne à son film doit plus aux emprunts qu’il s’autorise qu’à son réel talent. On notera quand même, au détour de quelques scènes spectaculaires et romanesques, la cape rouge de Melanie Griffith voletant alors qu’elle court dans la nuit…
Mais le couple que l’actrice forme avec un Michael Douglas très convaincant a plutôt de la gueule. Et on s’amuse à reconnaître les références du film. Ce n’est d’ailleurs pas toujours bien difficile. Cette scène de séparation sur le tarmac d’un aéroport, le large chapeau de Melanie Griffith évoquant celui d’une certaine Ilsa dans un film de Michael Curtiz, ne serait-elle pas tirée d’un monument du cinéma hollywoodien ?
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