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Archive pour juillet, 2023

About Kim Sohee (Saheum Sohee) – de July Jung – 2022

Posté : 4 juillet, 2023 @ 8:00 dans 2020-2029, JUNG July | Pas de commentaires »

About Kim Sohee

Une critique sociale inspirée d’une histoire vraie. Oui, ça peut faire peur, surtout quand on connaît le fait divers. Et une fois n’est pas coutume, sans doute vaut-il mieux le connaître avant de voir le film. Pour une fois, donc, vive le spoil !

Kim Sohee, c’est une jeune étudiante coréenne que son lycée place dans un centre d’appel d’un grand groupe de télécommunication pour son stage professionnel. Pleine de vie, pleine de projets, la jeune femme ne tarde pas à être broyée par la pression que lui mettent ses managers, par l’inhumanité de la tâche qu’elle doit accomplir, et par le silence de tous ceux qui l’entourent : profs, amis, et même parents… Jusqu’à la tragédie, qui fait de la jeune Kim Sohee une sorte de symbole de cette Corée rongée par l’obsession chiffrée de la performance, à tous les niveaux.

Ce pourrait être plombant, c’est absolument passionnant, et bouleversant. July Jung (dont c’est le deuxième long métrage, huit ans après A girl at my door) signe une mise en scène précise et intime, suivant au plus près du visage et du corps le parcours de cette jeune femme, danseuse acharnée prête à répéter cinquante fois le même mouvement, que l’on voit inexorablement se détacher de tout, comme si la réalisatrice filmait la vie qui lui échappait, souffle par souffle.

Et ce n’est que la première partie. Au mitan du film, la rupture, et un autre point de vue : celui d’une policière dont on sent d’emblée qu’elle, au contraire de Kim Sohee, a perdu ses illusions depuis bien longtemps. Mais son propre parcours, dans les pas de la jeune femme, dresse un troublant parallèle, et va plus loin encore dans le constat de ce pays où toute humanité est sacrifiée sur l’autel du profit, du résultat, du classement, de la hiérarchie.

Révoltant, troublant, désespérant, déchirant, magnifique, ce portrait croisé sans concession de deux femmes si éloignées, et pourtant presque jumelles, est d’une puissance assez incroyable. Le genre de films dont on espère qu’il contribuera à faire bouger les lignes. Même si ce n’est pas le cas, c’est une merveille, ce qui est déjà pas mal.

Le Goût des autres – d’Agnès Jaoui – 2000

Posté : 3 juillet, 2023 @ 8:00 dans 2000-2009, JAOUI Agnès | Pas de commentaires »

Le Goût des autres

Jaoui-Bacri : une signature qui a marqué toute une génération de cinéphiles : celle des années 1990, qui ont aimé la langue et le ton de Cuisine et dépendances, Un air de famille, ou On connaît la chanson. Le duo atteignait une sorte d’apothéose avec ce film, le premier réalisé par Agnès Jaoui elle-même, et l’un des rôles les plus touchants de Jean-Pierre Bacri.

Ça s’appelle Le Goût des autres. Ça aurait tout aussi bien pu s’appeler Le Regard des autres. Et ce constat vaut d’ailleurs pour tous les films du duo, qui n’ont cessé de creuser le même sillon, sans jamais lasser. Ici (encore), tout tourne autour de ce postulat : ne jamais se fier aux premières impressions.

Bacri est dans son rôle de râleur las de tout, dont on aurait vite fait de conclure qu’il est un réac raciste et obtus. Jaoui est une femme libre et ouverte, forcément exemplaire. Lanvin est un ex-flic intègre, forcément dans le vrai. Chabat est un chauffeur un peu niais, que l’on voit régulièrement jouer de la musique, toujours la même note… Le film s’attache à ce que ses personnages dégagent, pour mieux révéler leur vérité profonde, loin de la première impression.

On connaît tellement le cinéma de Jaoui et Bacri qu’on pourrait être lassé pas ce procédé sans cesse réitéré. Mais il y a une telle justesse dans l’écriture, un tel humour aussi (le dialogue inaugural entre Lanvin et Chabat donne le ton), et une telle précision dans l’interprétation qu’on est emporté, enthousiastes, par ces petites histoires personnelles qui se croisent, cette douce mélancolie qui se dégage.

Et Bacri, donc, est magnifique en chef d’entreprise qui découvre en même temps les beautés de l’art contemporain, un amour nouveau pour une comédienne (le rôle le plus marquant d’Anne Alvaro au cinéma), et ses propres limites. Il est bouleversant de délicatesse et de maladresse.

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