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Archive pour le 8 juillet, 2023

Outrages (Casualties of War) – de Brian De Palma – 1989

Posté : 8 juillet, 2023 @ 8:00 dans 1980-1989, DE PALMA Brian | Pas de commentaires »

Outrages

Au tournant des années 1990, De Palma rompt volontiers avec ses thèmes habituels, ce qui n’est pas du goût du public de l’époque : Outrages, puis Le Bûcher des Vanités, sont deux échecs cinglants pour le cinéaste qui sortait du succès populaire des Incorruptibles. Ce sont aussi deux de ses films les plus passionnants.

Outrages est aussi pour lui l’occasion de signe son film sur le VietNam, ce qui était alors une sorte de passage obligé pour les réalisateurs de sa génération, comme Coppola ou Stone pour ne citer qu’eux. De Palma inscrit ouvertement son film comme une illustration du traumatisme que représente la guerre : les premières images nous montrent un Michael J. Fox dans un bus américain, visiblement hanté par ses souvenirs, que ravive l’arrivée d’une voyageuse d’origine asiatique.

Outrages est un vrai film de guerre, mais c’est avant tout un film sur ce traumatisme, sur la conscience, et sur l’humanité. Le scénario s’inspire d’un fait authentique : l’enlèvement, le viol et le meurtre d’une jeune Vietnamienne par un groupe de soldats américains. Et le propos de De Palma est à la fois simple et ambitieux : à travers cette histoire tragique et révoltante, le cinéaste aborde l’éternel thème du bien et du mal, à la fois en en retirant les aspects les plus purs, et en en brouillant les frontières.

D’un côté, Eriksson, le bleu du groupe : un jeune Américain plein d’empathie et d’illusions, à qui Michael J. Fox, en pleine gloire Retour vers le futur (il enchaînerait avec le deuxième volet de la trilogie) prête idéalement ses traits juvéniles d’incarnation d’un certain idéal américain. De l’autre, Meserve, le sergent qui décide d’enlever une jeune villageoise après qu’un de ses amies est mort, personnage torturé taillé pour Sean Penn.

Entre les deux : un taré sadique (Don Harvey), un suiveur pas bien futé (John C. Reilly), un lâche (John Leguizamo), et à peu près toute la hiérarchie de l’armée américaine en poste. Bref, une multitude de visages, de raisons et d’arguments pour justifier ce qui, même en temps de guerre, reste un crime. Et que le jeune Eriksson ne peut pas laisser passer, même avec l’homme qui lui a sauvé la vie.

De Palma signe une merveille de mise en scène, avec un style qui lui est propre, jouant sur un extrême profondeur de champs, opposant un visage en très gros plan et une action forte à l’arrière-plan. Le film est loin des thèmes habituels du réalisateur, mais on retrouve clairement son style, immersif et inimitable. L’intensité de ses meilleurs films, aussi.

 

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