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Mon crime – de François Ozon – 2023

Classé dans : * Polars/noirs France,2020-2029,OZON François — 14 avril, 2023 @ 8:00

Mon crime

François Ozon aime le cinéma français des années 1930, et il aime Danielle Darrieux. Il l’avait déjà montré il y a vingt ans avec 8 femmes, l’un des derniers grands rôles de la star. Il le réaffirme aujourd’hui avec Mon crime, une fantaisie policière où l’ombre rassurante de Darrieux plane constamment.

C’est sa voix que l’on entend le temps de deux chansons. Et l’action se déroule dans le Paris de 1935, alors que la carrière de l’actrice explose : les deux héroïnes assistent d’ailleurs à la projection de Mauvaise graine, le film que Billy Wilder a tourné en France avec Darrieux. Voilà pour le décor, et presque pour le parrainage.

L’ambiance, elle aussi, semble tout droit sortie du cinéma français de cette époque. A la fois pour l’intrigue et la manière légère de l’aborder : cette histoire d’une apprentie comédienne accusée d’un meurtre qu’elle n’a pas commis, et qui décide de se l’approprier avec son amie apprentie avocate, lorsque les deux jeunes femmes, sans le sou, comprennent à quel point l’histoire va faire d’elle des héroïnes modernes.

Il est question de la domination des hommes sur les femmes, de révolution qui s’annonce, mais aussi du pouvoir de l’image et des médias… mais sur un ton que n’aurait pas renié Sacha Guitry, à qui on pense beaucoup tout au long du film. La virtuosité, l’éloquence, le grain de folie… Du Guitry presque dans le texte.

Porté par deux actrices enthousiasmantes (Nadia Tereskiewicz, César du meilleur espoir cette année, et Rebecca Marder, à qui le César du meilleur espoir revenait presque de droit cette année), le film d’Ozon n’oublie pas non plus ce qui faisait la grandeur du cinéma français des années 30 : la richesse des seconds rôles.

Et là, c’est un bonheur assez rare : Fabrice Lucchini, plus proche de Louis Jouvet que jamais en juge pédant et à côté de la plaque ; Isabelle Huppert en vieille gloire du muet qui refuse de jouer les femmes vieillissantes ; Michel Fau en procureur phallocentré (« Si on ne la condamne pas pour son crime, chaque femme pensera qu’elle aura le droit de nous égorger à la première maîtresse ! ») ; André Dussolier en père, disons, pragmatique… Tous prennent visiblement un grand plaisir, très, très communicatif.

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