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Ombre et lumière – de Henri Calef – 1951

Classé dans : 1950-1959,CALEF Henri — 4 avril, 2023 @ 8:00

Ombre et lumière

Se contenter d’être une belle plante, on sent bien que ça n’a jamais été le trip de Simone Signoret qui, dès qu’elle a pu choisir ses rôles, s’est ouvertement tournée vers des personnages plus ambitieux que l’image de la fille de petite vertu à laquelle elle a souvent été associée (y compris dans des réussites comme La Ronde ou Casque d’Or), et vers des cinéastes qui avaient quelque chose à dire.

C’est le cas d’Henri Calef, réalisateur tombé dans l’oubli que certains (à commencer par Bertrand Tavernier) ont tenté de réhabiliter. Bagarres était déjà un film assez audacieux, qui nous plongeait dans la psyché tourmentée des personnages. Ombre et Lumière participe de la même ambition, dans un registre nettement plus mélodramatique. Voire convenu.

L’histoire pourrait être celle de l’un de ces grands mélos sirupeux que Hollywood adore : une grande pianiste, absente des salles de concert depuis deux ans après avoir fait ce qu’on appelle aujourd’hui un burn-out, hésite à reprendre les tournées, et tombe amoureuse d’un homme dont elle ignore qu’elle est l’ex de sa belle-sœur pas vraiment aimante. Aujourd’hui on parle de burn-out. Il y a soixante-dix ans c’est de folie qu’on parlait, avec un sens de la nuance assez discutable.

Voilà donc notre jeune héroïne confrontée au fantôme de sa propre folie, dont elle est a priori guérie. Va-t-elle l’affronter ? Va-t-elle continuer à taire ce passé honteux à celui qu’elle aime ? La question tournera à l’authentique suspense dans une séquence finale à haute tension, scène de concert qui évoque tout à la fois le Humoresque de Negulesco, et L’Homme qui en savait trop d’Hitchcock.

La musique tient d’ailleurs une place centrale dans le film. Omniprésente dans la première partie, y compris dans les scènes dialoguées. Et on se demande un peu si le malaise que cette musique off inutile procure est une maladresse, ou une volonté de partager ces tourments internes dont on n’a pas encore entendu parler.

La question reste posée, mais d’autres éléments feraient pencher pour la seconde option : le travail sur la composition des plans, souvent désaxés ou étonnants, plaçant parfois le visage des personnages dans la partie (extrêmement) basse de l’écran. Et qui, pour le coup, soulignent clairement le trouble du personnage.

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