Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Reproduction interdite / Meurtre à Montmartre – de Gilles Grangier – 1957

Classé dans : * Polars/noirs France,1950-1959,GRANGIER Gilles — 5 mars, 2023 @ 8:00

Reproduction interdite

Tourné entre deux (très bons) Gabin, Le Sang à la tête et Le Rouge est mis, ce Grangier sorti sous le titre Reproduction interdite a été un échec, qui a incité les producteurs à le ressortir sous un titre plus évocateur, pour ne pas dire racoleur. Cela dit, ce « meurtre à Montmartre », tardif dans l’histoire, donne aussi la scène la plus forte de ce film assez inégal.

Plein de bonnes choses en tout cas, très inspiré par le film noir américain : cette influence est flagrante dès le générique de début, avec ces noms qui s’inscrivent en très gros à l’écran, et cette musique très dramatique et très ample, comme le cinéma français n’en use guère. La voix off de Paul Frankeur, un peu maladroite et peu convaincante, confirme cette ombre hollywoodienne qui plane.

C’est en tout cas une vraie intrigue de film noir : un marchant de tableaux (Frankeur), arnaqué par un escroc (Michel Auclair) qui lui a vendu un faux Gauguin, décide de faire équipe avec lui et de mettre à profit ses connaissances pour concevoir le faux le plus réaliste possible. Pas de « femme fatale » à proprement parler, mais les femmes sont centrales, et même fatales d’une certaine manière : l’une parce que le marchand Frankeur veut lui assurer le meilleur des trains de vie, l’autre parce qu’elle est la conscience du peintre faussaire, rongé par le sentiment de trahir sa vocation.

Cette dernière, c’est Annie Girargot, formidable dans un rôle un peu en retrait, mais d’une grande force : ce regard qu’elle lance lorsqu’on lui répète constamment « Empêchez le de boire », témoin impuissante de la chute et de la compromission de celui qu’elle aime. Elle est formidable, même si le film ne lui rend pas totalement justice : ces moments de grande tension, Grangier ne parvient jamais à en dégager la force, comme il peine à nous plonger dans les délires alcoolisés du peintre.

Un peu frustrant, donc, mais parce que le scénario, ambitieux et généreux, aurait pu donner quelque chose de vraiment grand si la magie avait opéré. Ce n’est pas tout à fait le cas, mais Grangier, à défaut d’être en état de grâce, connaît son métier. Il signe un bon film noir efficace, sombre et malin, et offre à Paul Frankeur un premier rôle particulièrement fort.

Pas de commentaire »

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article.

Laisser un commentaire

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr