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Novembre – de Cédric Jimenez – 2022

Classé dans : * Polars/noirs France,2020-2029,JIMENEZ Cédric — 12 décembre, 2022 @ 8:00

Novembre

Cédric Jimenez, cinéaste pas toujours délicat, qui s’attaque aux attentats du 13 novembre ? On pouvait craindre le pire. La surprise est bonne. Thriller efficace, Novembre est aussi et surtout une espèce de voyage intense et respectueux au sein de notre mémoire collective. Contrairement à Revoir Paris, qui était une évocation qui se libérait de tout poids lié à une reconstitution précise, le film de Jimenez colle réellement aux événements qui ont bousculé la France ces jours-là.

Mais Jimenez choisit de ne rien filmer des attentats eux-mêmes, prenant le parti-pris (évident à ce stade de notre traumatisme à tous) de ne pas mettre en image des tueries dont, tous, on s’est fait nos propres images insoutenables. Son film reconstitue avec minutie les heures et les jours qui ont suivi, et il a la pertinence d’un témoignage personnel, à ceci près que ce serait celui de flics qui se seraient retrouvés plongés dans cette horreur, confrontés à l’urgence de retrouver et de neutraliser au plus vite les survivants de ces attaques.

Plutôt que de se risquer à une représentation des attentats, Jimenez fait dont appel à notre mémoire. Si son film est si fort, si marquant, c’est parce qu’il donne le sentiment de nous plonger dans les coulisses d’images que l’on a bel et bien vues dans ces heures d’angoisse : ces images vides d’un immeuble criblé de balles par exemples, ou d’une capitale foudroyée par la douleur avec des gyrophares en arrière-plan. Novembre réveille ces souvenirs-là, ces images diffusées à la télévision il y a sept ans, qui ne disaient rien d’autre que l’angoisse, la peur et la douleur collectives.

Novembre restitue un récit derrière ces images d’attente, en nous faisant partager l’urgence de ces policiers qui, eux, n’étaient pas dans l’attente mais dans l’action. Là, Jimenez prend des libertés en inventant des personnages, et particulièrement celui du superflic joué par Jean Dujardin. Mais ces libertés, au service de l’efficacité, ne nuisent pas au propos. Après tout, le film n’est pas un documentaire, mais une fiction. Une fiction qui prend en compte le vécu personnel de chacun de ses spectateurs, ce qui n’est pas une mince affaire.

Alors oui, Novembre est une réussite. Radicalement différent du sensible et très beau Revoir Paris, et finalement assez complémentaire. On en sort en tout cas assez assommé. Moins par l’incroyable déluge de feux de la scène de l’assaut, que par tous les souvenirs, toutes les sensations et émotions, qu’il fait resurgir avec une acuité troublante.

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