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Titanic (id.) – de James Cameron – 1997

Posté : 12 novembre, 2022 @ 8:00 dans 1990-1999, CAMERON James | Pas de commentaires »

Titanic 1997

A la fin, le bateau coule. Ok, ce n’est pas le plus grand divulgachage de l’histoire du cinéma, surtout que le film commence par des images de l’épave gisant au fond de l’Atlantique. De la vraie épave d’ailleurs, soit dit en passant : Cameron est bel et bien descendu dans les bas-fonds de l’océan pour filmer ce Titanic qui le fascine depuis longtemps, et auquel il consacrera un documentaire quelques années plus tard. Mais ce n’est pas l’objet, encore que…

Le bateau coule à la fin, donc, et ce n’est pas le seul élément de l’histoire que Cameron nous dévoile d’emblée, dès cette première (longue) séquence, au cours de laquelle on découvre, de nos jours, des pilleurs d’épave à la recherche d’un bijou hors de prix qui doit reposer dans un coffre enfermé dans l’épave depuis 1912. Il n’y est pas, bien sûr, mais à la place, c’est l’âme du Titanic qu’ils vont découvrir grâce à leur rencontre avec une adorable centenaire qui s’avère être une survivante.

Mine de rien, ce prologue nous dévoile ce que deviendra son personnage après avoir survécu au naufrage, mais aussi en creux le destin de plusieurs autres personnages. Il nous explique aussi, images de synthèses à l’appui, comment le bateau a commencé à s’enfoncer, comment il s’est redressé, s’est cassé en deux, et combien de temps tout ça a prix. Comme un rappel des faits que le film va ensuite raconter. Après ça ? Eh bien après ça il n’y a plus qu’à laisser le talent de conteur de Cameron faire le reste.

Et il est immense, ce talent. Cameron est un conteur hors pair, qui réussit à garder une intensité folle et une fluidité parfaite tout au long de ses trois heures de films, mêlant dans un même mouvement un grand film romantique, un film catastrophe bien sûr, mais aussi l’évocation d’une société en pleine mutation : il y a des allures de fin d’un monde dans cette vision d’une grande bourgeoisie auto-érigée en maîtresse du monde, dominant au propre comme au figuré des prolétaires qui ne demandent qu’à prendre un peu de pouvoir.

Fasciné par le Titanic comme par cette atmosphère de fin de monde, Cameron nous partage d’emblée sa fascination en confiant le rôle de la Rose d’aujourd’hui à Gloria Stuart, vue six décennies plus tôt chez James Whale (La Maison de la Mort et L’Homme Invisible) ou John Ford (Air Mail et Je n’ai pas tué Lincoln), invoquant à travers son passé le destin de son personnage, mais aussi un Hollywood depuis longtemps disparu.

Il nous fascine aussi par la somptuosité de la reconstitution (le Titanic reconstruit presque à taille réelle, avec une grande attention portée au détail), certes très coûteuse mais totalement au service de l’histoire et surtout de l’atmosphère, de cette sensation que l’on a d’avoir réellement découvert le Titanic, avec l’émotion qui vous serre le cœur quand les images du bateau reconstitué se fondent dans des images de la véritable épave. Fascinant.

Il y a aussi cette manière dont Cameron symbolise l’opposition de deux mondes et la fin annoncée de l’un d’eux à travers l’histoire d’amour de Rose et Jack, idéalement interprétés par une Kate Winslet qui hurle silencieusement dans son corset, et un Leonardo Di Caprio incarnation parfaite de la liberté et de la générosité. Un grand couple romanesque dans la tradition du vieil Hollywood, pour une grande fresque dans la tradition du vieil Hollywood. Et oui, le bateau coule à la fin, comme les larmes de tout spectateur normalement constitué.

 

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