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Samouraï, vol. 2 : Duel à Ichijôji (Zoku Miyamoto Musashi : Ichijôji no Kettô) – de Hiroshi Inagaki – 1955

Classé dans : 1950-1959,INAGAKI Hiroshi — 8 octobre, 2022 @ 8:00

Duel à Ichijoji

Le ton a changé : Takezo lui-même, désormais appelé Musashi Miyamoto, est devenu un autre, moins chien fou, presque apaisé, mais pas encore sage. Il est plus posé en tout cas, et le rythme que donne Hiroshi Inagaki à cette première suite de La Légende de Musashi suit cette évolution : l’intrigue est plus resserrée, moins folle, mais tout aussi passionnante.

A vrai dire, cette intrigue se résume assez facilement à un affrontement, un duel que recherche le héros face au maître d’une école renommée, et que les élèves de ce dernier ne cessent de retarder en trompant Musashi. Rien de plus, rien de moins, ou presque. Au fil de ces rendez-vous manqués, sans en avoir l’air, Musashi verra ses certitudes éprouvées, modifiées, bouleversées.

Tous les combats, et ils sont nombreux, sont traités avec une inventivité et une science du mouvement absolument magnifique. L’histoire est violente bien sûr, avec des morts innombrables. Pourtant, tout le film repose sur l’attente, l’idée de cette violence, et pas sur sa représentation ou sa mise en image.

Très souvent d’ailleurs, cette violence est hors champs : c’est le cas du tout premier combat, à la tension extrême, tout en observation jusqu’à ce qu’un mouvement soudain pousse les deux protagonistes en dehors du champs de la caméra, juste le temps de frapper le coup mortel.

La violence peut même être littéralement effacée par une ellipse audacieuse : un autre combat, entre Musashi et le frère du maître qu’il veut affronter, n’est filmé que dans ses prémisses, avant que l’on découvre l’issue avec un plan du perdant amené mort à son frère.

Toshiro Mifune, moins chien fou mais toujours aussi intense, incarne parfaitement la dualité de cet homme désireux de s’élever au-dessus de la simple condition humaine en consacrant sa vie au sabre, et la femme qu’il aime, Otsu, petit minois de tragédienne décidément craquant.

Les femmes sont d’ailleurs très présentes autour de lui : trois prétendantes, qui apparaissent toutes comme des femmes martyrs victimes des désirs guerriers des hommes. Hiroshi Inagaki se montre en revanche nettement plus cruel avec les figures de mères. Il y en a deux, toutes deux horribles : l’une prête à pousser son fils au crime et à la tromperie, l’autre abandonnant sa fille après l’avoir poussée dans les bras et le lit d’un riche prétendant.

La vision de l’humanité n’est d’ailleurs guère reluisante, et tranche radicalement avec la nature qui, elle, semble plus belle et spectaculaire encore que dans le premier film. Moins hostile en tout cas, plus protectrice, jusqu’à devenir le décor d’un rêve éveillé qui ne peut durer. En tout cas pas avant le troisième et dernier film de la trilogie. Vite… la suite.

* Voir aussi La Légende de Musashi et La Voie de la lumière

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