Dead Bang (id.) – de John Franhenheimer – 1989
La décennies 1980 n’est pas franchement la plus éclatante pour John Frankenheimer, qui enchaîne alors les séries B tout juste efficaces. Après Paiement Cash, Dead Bang fait quand même figure de nette progression. Pas dénué de défauts, mais plutôt intéressants.
Côté défauts, eh bien le film condense une bonne partie des excès qui ont marqué ces années 80 : une musique de synthé insupportable, une violence excessive, une psychologie au rabais. Oui, ça fait beaucoup, et ça peut sembler rédhibitoire. Mais malgré tout, il y a de bonnes choses dans ce Dead Bang.
Il y a d’abord Don Johnson, alors au sommet, encore auréolé de sa gloire Miami Vice. Dead Bang est sans doute le plus important de ses rôles principaux, avec le très bon Hot Spot de Dennis Hopper, tourné l’année suivante. L’acteur incarne tout un pan de cette décennie, excès compris : il est trop beau, trop propre pour le rôle. Pourtant, il dégage une étonnante fragilité qui sied parfaitement au personnage.
Son personnage est le meilleur atout du film. Bien plus que l’histoire elle-même, la traque par un flic obsessionnel d’un suprématiste blanc à travers les Etats-Unis. Cette dimension là pourrait être passionnante, et donner lieu à une peinture sans concession d’une certaine Amérique raciste. Elle ne l’est qu’à la surface, constamment dominée par l’aspect purement polar.
Mais ce flic joué par Johnson a un côté pathétique passionnant, jusqu’au sourire too much qui arbore in fine. Plombé par un divorce douloureux et par des dettes qui s’accumulent, au bord de la rupture, le flic se raccroche à cette enquête qui ne peut pas bien finir pour lui, puisqu’elle est à peu près tout ce qui lui reste. La déchéance de ce type à la gueule d’ange mais au regard sombre est assez passionnante, pour le coup.
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