Polar (id.) – de Jonas Akerlund – 2019
Encore tout enthousiasmé par Drunk et Mads Mikkelsen, révélation bien tardive pour moi, j’enchaîne avec ce que j’ai sous la main, en l’occurrence une production Netflix aux antipodes, que le grand Mads a tourné juste avant le film de Vinterberg. Quelques points communs, quand même : dans les deux films, il interprète un homme taiseux à la croisée des chemins, et dans les deux cas il y dévoile ses immenses qualités d’acteur physique.
Voilà pour les points communs. Pour le reste, c’est le grand écart. Adaptaté d’un webcomic espagnol apparemment culte (je confesse une inculture absolue sur le sujet), réalisé par un Suédois surtout connu pour ses clips, le film affiche une hyperviolence totalement décomplexée et un mauvais goût assumé et assez extrême. Pour faire simple, Polar serait une sorte de rencontre improbable entre Reservoir Dogs (pour la violence brute), Hudson Hawk (pour l’humour régressif et les méchants caricaturaux) et John Wick (pour l’action pure coupée de tout réalisme).
Que ce soit assumé et décomplexé ne rend pas le film moins con et moins désagréable pour autant. Parce qu’il l’est, avec une misogynie hallucinante et une complaisance pour la violence comme on n’en a pas si souvent vu. Tout ça pourrait faire rire, même d’un rire jaune et crispé, mais même pas. Jonas Akerlund donne l’impression d’inventer son film au fur et à mesure, selon l’humeur du jour. Alors il oscille entre un ton très comics noir à la Sin City, et une noirceur plus ancrée dans la réalité, entre la farce solaire et le drame glacial. Une constante, hélas : la complaisance.
Au cœur de cette chose assez pénible, une confirmation aussi, et quand même : Mads Mikkelson est grand. Lui est formidable, réussissant à glisser une humanité et une drôlerie à un personnage hyper violent et d’une noirceur insondable. Il fallait le faire.
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