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Archive pour le 12 juin, 2022

Drunk (Druk) – de Thomas Vinterberg – 2020

Posté : 12 juin, 2022 @ 8:00 dans 2020-2029, VINTERBERG Thomas | Pas de commentaires »

Drunk

J’entre dans Drunk avec un peu de réserves sur l’approche esthétique de Thomas Vinterberg. J’en sors galvanisé, enivré même, sans vouloir faire de jeu de mot tout pourri, emporté par la justesse du ton, par sa liberté aussi, par l’intensité de Mads Mikkelsen dans tous les registres, et par l’extraordinaire séquence finale, sublime point d’orgue d’un film à la fois sombre et euphorisant.

Tout part d’une curieuse théorie, selon laquelle il manquerait à l’homme 0,5 gramme d’alcool par litre de sang pour être en pleine possession de ses moyens. Une théorie évoquée comme ça à l’occasion d’un repas entre amis, que l’un des convives décide illico de tester. Qu’a-t-il à perdre, lui qui vit depuis des années comme un zombie, étranger à lui-même et à ceux qui l’entourent ?

Et ça marche, le prof bordélisé, mari et père de famille rasoir, redevient rapidement l’homme plein de vie et de folie qu’il était autrefois. Ses amis décident de le suivre dans ce qu’ils voient comme une expérience sociale. Et de pousser l’expérience un peu plus loin, jusqu’à flirter dangereusement avec l’alcoolisme le plus dévastateur.

L’alcoolisme fait des ravages, c’est un fait que le film de Vinterberg n’élude pas. Mais mieux vaut ne pas y chercher de dimension moralisante : l’alcool est aussi (surtout ?) filmé dans son aspect festif et désinhibiteur. A vrai dire, Vinterberg se moque bien du politiquement correct ou de délivrer un quelconque message pro ou anti alcool.

A vrai dire, toujours, l’alcool n’est pas le sujet du film, même s’il est omniprésent, occupant même une place de plus en plus importante à l’écran, dans l’action, et dans l’esprit des personnages. Le vrai sujet, c’est la difficulté à être, et surtout à rester soi-même. Les quatre personnages principaux sont des quadragénaires bien installés, chacun à leur manière, dont les rêves sont derrière eux, et qui n’ont pas su garder la folie de leur jeunesse.

Avec sa caméra très libre, Vinterberg filme au plus près des visages, révélant les failles béantes et les souffrances de ses personnages. Mikkelsen est extraordinaire dans le rôle de cet homme éteint et conscient de l’être, un fantôme plein de douleur qui se réveille à la vie grâce à cette « expérience », avant de sombrer dans une autre forme d’oubli. C’est tout à la fois déchirant, drôle, tragique, ironique, mais toujours vrai, et toujours sensible.

Sensible, comme cette manière de s’intéresser à des personnages un peu paumés : un gamin binoclard constamment sur la touche des matchs de football, un étudiant rongé par la peur d’échouer, un père débordé par sa famille, un quadra plein de regrets… Il y a là de la vie, des sentiments, de la cruauté aussi, et une empathie constante.

Et il y a cette ultime séquence, musicale, courte mais euphorisante, portée par une caméra soudain virtuose, et par un Mads Mikkelsen hallucinant dont on réalise à quel point il est aussi un acteur physique d’une intensité folle. Avec lui, on sort de ce film plein de vie, plein d’envie.

 

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