The Nice Guys (id.) – de Shane Black – 2016
On connaît par cœur la recette du buddy movie, et ce n’est pas Shane Black qui l’a inventée. Certes. Mais il lui a quand même donné quelques-uns de ses fleurons : L’Arme fatale (son premier scénario), Le Dernier Samaritain (sa première production), Au-revoir à jamais (son premier bide), et Kiss Kiss Bang Bang (sa première réalisation)… Une liste impressionnante pour les amateurs de films d’action esprit eighties.
The Nice Guys invoque très clairement cet esprit, comme un retour aux sources après un passage par chez Marvel (Iron Man 3). Et on ne s’en plaint pas. Parce que non, il n’a pas inventé le buddy movie, mais c’est tout comme quand même, tant il a donné ses lettres noblesses à ce mélange d’action et d’humour, basé sur l’éternel modèle du duo mal assorti.
D’un côté : un détective privé pas très efficace, pas très honnête, pas très courageux et pas très bon père. De l’autre : un gros bras dont le boulot est… d’être persuasif, mais qui ne rêve que de s’installer en bon privé. Les deux se rencontrent autour de la disparition d’une jeune fille, liée de manière inattendue à la mort pas très accidentelle d’une star du porno, dans le Hollywood des années 70. Et leur rencontre donne le ton : le premier, Ryan Gosling, se fait rudement rudoyer par le second, Russell Crowe.
Un bon buddy movie repose souvent sur la qualité des acteurs. On est servi, ici : Ryan Gosling qui passe la plus grande partie du film à s’en prendre plein la gueule ; Russell Crowe qui passe la plus grande partie du film à se résigner avec lassitude à être violent… Les deux sont totalement réjouissants, dans un registre auquel ils ne sont pas franchement habitués. La magie opère parfaitement entre eux.
L’histoire n’a aucun intérêt, et s’avère même assez con. Mais Shane Black sait que tout ce qui compte, c’est le rythme, les scènes d’action au bon moment, et les punchlines. En vrai métronome de sa spécialité, il emporte le morceau dès les premières minutes, et ne relâche jamais l’attention. The Nice Guys apporte au spectateur exactement ce qu’il attend, avec un vrai sens du spectacle et une certaine authenticité dont on réalise à quel point ils manquent dans le tout venant du blockbuster hollywoodien actuel.
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