Le Jour le plus long (The Longest Day) – de Darryl F. Zanuck, Ken Annakin, Andrew Martin, Bernard Wicki, Elmo Williams et Gerd Oswald – 1962
Voilà sans doute le mètre étalon des films de guerre « all stars », qui eurent leur heure de gloire à Hollywood. Une grosse production pensée pour devenir le film de référence sur le sujet (le Débarquement en Normandie), et conçue pour être un événement incontournable à travers le monde. On est une bonne quinzaine d’années après la guerre, et les plus grandes stars des pays impliqués dans ce pan du conflit sont à l’affiche : John Wayne ou Robert Mitchum aux Etats-Unis, Bourvil ou Arletty en France, Curd Jürgens ou Gert Froebe en Allemagne, Richard Burton ou Peter Lawford en Grande-Bretagne…
La liste est longue, et celle des réalisateurs l’est aussi, chacun d’entre eux se voyant confié un point de vue national. Curieux principe qui confirme ce que tout le monde sait à l’époque : Le Jour le plus long est avant tout l’œuvre de son producteur, Darryl F. Zanuck, comme Autant en emporte le vent était peut-être celle de David O. Selznick. Deux hommes de la même génération (tous deux sont nés en 1902), qui incarnent cet âge d’or d’un Hollywood dominé par les producteurs.
Mais le plus curieux dans Le Jour le plus long, c’est que le film fonctionne parfaitement, et que jamais l’effet patchwork ne vient troubler la cohérence de l’ensemble. Tout le savoir-faire hollywoodien est là. Et si on peut émettre quelques doutes sur la représentation du peuple libéré (Fernand Ledoux et Bourvil hilares tandis que les bombes pleuvent autour d’eux), il faut reconnaître la fluidité de ce très long métrage : près de trois heures pour n’oublier aucun aspect du D-Day.
Les préparatifs, la météo capricieuse, l’attente, les erreurs d’appréciation des Allemands, le travail héroïque de la résistance, le sort des parachutistes, celui des premiers à fouler le sable d’Omaha Beach, le sacrifice de ceux qui sont partis à l’assaut de la pointe du Hoc… Surtout ne rien laisser de côté, mettre en valeur l’héroïsme de tous ceux qui ont pris part à ces heures déterminantes. Cela relève parfois plus du travail de mémoire que de l’acte cinématographique, c’est parfois un peu propre et sage (Spielberg a radicalement changé la mise en image de l’événement, depuis). Mais c’est d’une efficacité indéniable.
Et puis un film où on croise John Wayne, Robert Mitchum, Henry Fonda, Bourvil, Arletty, Sean Connery, Madeleine Renaud, Robert Ryan, Fernand Ledoux, Rod Steiger, Mel Ferrer, Edmond O’Brien et Pauline Carton ne peut pas manquer d’intérêt.
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