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Le Salaire de la violence (Gunman’s Walk) – de Phil Karlson – 1958

Classé dans : 1950-1959,KARLSON Phil,WESTERNS — 23 février, 2022 @ 8:00

Le Salaire de la violence

Le plus grand ranch de la région, un patriarche qui mène sa barque avec une main de fer, un fils au grand cœur, l’autre plein de morgue et de violence… Un canevas hyper classique pour ce western de la Columbia. Classique, mais un détail sonne à l’oreille dès les premières minutes : cette chanson sifflée sur le générique, que le personnage de Tab Hunter continue à chanter une fois que le nom du réalisateur a disparu… Un détail, vraiment, mais qui introduit le film de la meilleure des manières.

Ce qui frappe aussi d’entrée, c’est la manière dont Phil Karlson filme ses personnages dans la nature, dont il nous donne à voir toute l’étendue. Karlson, très grand réalisateur de polars noirs et tendus, qui révèle la même intensité dans le western, aussi à l’aise avec le Technicolor, le Cinemascope et les vastes décors naturels qu’avec le noir et blanc, l’écran plus étroit et les décors de studio du film noir.

Le scénario, signé Frank Nugent (scénariste attitré de Ford, du Massacre de Fort Apache à La Taverne de l’Irlandais), est il est vrai remarquable. Des figures habituelles du genre, le film fait autre chose, toujours plus nuancé, plus fin, plus intense aussi. Les relations entre les deux frères que tout oppose par exemple. On ne compte plus les westerns où des frères ennemis se détestent et s’entre-tuent. Ici, c’est nettement plus complexe : aussi détestable soit-il, Ed (Tab Hunter, excellent) aime sincèrement son petit frère Davey (James Darren, déjà vu dans Les Frères Rico de Karlson, pas mal mais un peu falot).

Et que dire du patriarche joué par Van Heflin (formidable) : un père aimant mais étouffant, et surtout un homme qui n’a pas su évoluer, coincé dans une jeunesse glorieuse durant laquelle il a fallu tracer sa route à coups de revolvers. Incapable d’accepter son âge, et encore moins que les temps ont changé, que le pays s’est civilisé. Incapable aussi d’accepter l’amour que son jeune fils porte à une métisse (charmante Kathryn Grant), dont Ed a tué le frère, dans des circonstances troubles.

Ce refus de simplifier, de tomber dans un manichéisme confortable, est poussé à l’extrême jusqu’à un final bouleversant, d’une beauté fulgurante. Phil Karlson signe un western d’une intensité folle, d’une intelligence rare. Grand cinéaste de polar ? Grand cinéaste tout court…

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