Voyage au-delà des vivants (Betrayed) – de Gottfried Reinhardt – 1954
Mogambo l’année précédente, Les Implacables l’année suivante… Ses collaborations avec des tauliers d’Hollywood toujours au sommet sont des trompe-l’œil : cette dernière partie de carrière n’est, la plupart du temps, pas la plus brillante pour un Clark Gable qui tourne bien trop souvent dans des films oubliables. C’est le cas de ce Voyage au-delà des vivants, au titre intriguant ou prétentieux, selon le niveau de bienveillance que l’on veut bien avoir.
L’action se déroule en Europe, durant la seconde guerre mondiale. Gable y est un officier néerlandais (aussi difficile à croire que, mettons, John Wayne en conquérant mongol) chargé de coordonner la résistance. Actes de bravoure, espionnage, agent double… ou triple… Il est question de traîtres, de héros, et surtout de tous ceux qui se situent entre les deux.
Le scénario ne manque pas d’ambition. Il faut d’ailleurs souligner l’amertume du ton, la complexité des personnages, dont on n’est jamais sûr de savoir s’ils sont héroïques ou vendus. Et c’est valable pour le personnage de Clark Gable lui-même, comme pour ceux de Lana Turner ou Victor Mature : chacun a les attributs d’un authentique héros, mais chacun peut potentiellement être un traître.
Mais ça ne fonctionne jamais vraiment. Loin des critères habituels du cinéma hollywoodien, le film est à vrai dire assez laid, avec une esthétique vaguement réaliste, très dans l’esprit du cinéma britannique des années 60 ou 70. On suit ça sans vraiment s’ennuyer, mais sans vraiment s’intéresser non plus. Et on se console en se replongeant dans les trois Walsh que Gable allait enchaîner, et qui ont autrement plus de gueule.
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