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Chronique mondaine (After Office Hours) – de Norman Z. McLeod – 1935

Classé dans : * Films noirs (1935-1959),1930-1939,McLEOD Norman Z. — 8 janvier, 2022 @ 8:00

Chronique mondaine

Quand le rédacteur en chef très cynique d’un grand journal américain réalise que la jeune journaliste qu’il vient de renvoyer peut lui ouvrir les portes d’un potentiel scandale mondain de premier plan, cela donne une comédie de mœurs charmante, portée par Constance Bennett et Clark Gable, couple de cinéma dont l’alchimie est immédiatement parfaite.

Et quand la comédie de mœurs se transforme à mi-film en une comédie policière, à l’occasion d’une séquence qui, elle, n’a rien d’une comédie, eh bien cela n’enlève rien au plaisir, grand, que l’on prend devant ce nouveau témoin de la grandeur de la machine hollywoodienne. Chronique mondaine est un pur film de studio, confié à un réalisateur touche-à-tout et talentueux, et dans lequel on retrouve tout le savoir-faire de Hollywood.

Au scénario, quand même, Herman Mankiewicz, quelques années avant Citizen Kane. Le film n’a évidemment pas la force ni l’ampleur du chef d’œuvre de Welles, mais il faut reconnaître une vraie générosité dans ce scénario là, un vrai sens de l’intrigue et de la construction, et surtout une vivacité dans les dialogues, qui en fait tout le prix.

C’est particulièrement vrai dans les réparties moqueuses et pleines de passion que s’envoient Bennett et Gable, que tout oppose évidemment, mais réunis par l’amour évidemment. Elle un peu naïve mais pas tant que ça, lui menteur professionnel mais honnête jusque dans ses mensonges

Des potins à scandale aux faits divers en passant par la chronique mondaine, le film de McLeod plonge avec bienveillance dans les aspects les moins bienveillants du journalisme, avec une légèreté qui emporte vite l’adhésion. La seconde partie, est tout aussi enthousiasmante avec son crime et son faux suspense, parsemé de vrais moments de comédie, et porté par des seconds rôles joyeusement décalés (la mère, le photographe).

Au cœur de ce film enlevé et euphorisant, une scène surprend, et marque les esprits : celle du meurtre, forcément centrale, et dont toute l’action se déroule hors-champs, les protagonistes s’étant décalés jusqu’à sortir du champs fixe d’une caméra qui ne fixe plus, durant de longs instants, qu’un décor vide, simplement habité par les bruits du drame. Moment d’autant plus fort qu’il est inattendu.

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