Les Contes d’Hoffmann (Hoffmanns Erzählungen) – de Max Neufeld – 1923
Presque trente ans avant la version de Michael Powell et Emeric Pressburger, l’Autrichien Max Neufeld avait déjà adapté, réalisé et interprété Les Contes d’Hoffmann. Bien sûr, adapter un opéra à l’époque du muet relève, au mieux de la gageure. Le pari pourrait être excitant. Il s’avère un peu plombant.
Neufeld, que je découvre avec ce film longtemps considéré comme perdu, a sûrement beaucoup de qualités. Mais ses ambitions restent ici constamment limitées. Pas question de pallier l’absence de musique par la seule grâce de la mise en scène, qui pour le coup n’a pas grand-chose de purement musicale. De l’opéra, il ne subsiste à vrai dire que deux scènes de danse pas franchement renversantes.
De l’œuvre d’Offenbach, Neufeld (livret de Jules Barbier, inspiré des contes du poète Ernst Theodor Amadeus Hoffman, au moins pour l’esprit) conserve l’intrigue et la construction, qui en fait l’un des précurseurs du film à sketch : un étudiant viennois, éternel voyageur, débarque dans une taverne et raconte à ses comparses trois improbables étapes de ses voyages, qui l’ont confronté à des formes inattendues de l’amour.
Une femme automate, un pacte avec le Diable, un violon enchanté… Les chemins de l’amour sont impénétrables, paraît-il. Ils paraissent en tout cas bien datés dans ce film, qui flirte avec l’expressionnisme sans jamais verser dans la folie des grands classiques du genre. Les décors sont stylisés, la partie centrale fait la part belle (avec bonheur) aux ombres profondes et inquiétantes… Le cahier des charges de l’expressionnisme est relativement bien rempli. Mais ces Contes d’Hoffmann traînent en longueur (malgré les 78 minutes du métrage), sans nous toucher vraiment.
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