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Cry Macho (id.) – de Clint Eastwood – 2021

Classé dans : 2020-2029,EASTWOOD Clint (acteur),EASTWOOD Clint (réal.) — 24 décembre, 2021 @ 8:00

Cry Macho

Il est sans doute très difficile de trouver de grandes qualités à Cry Macho si on n’est pas un amoureux de Clint Eastwood, et si on ne l’est pas depuis fort longtemps… Bien sûr, à ce stade de son parcours, on est heureux de le revoir à l’écran, du haut de ses 91 ans, heureux d’avoir cette occasion de plus, et bien conscient qu’il risque fort de ne plus trouver beaucoup de rôles taillés pour lui.

Mais quand même, même pour un amoureux de Clint Eastwood, qui l’est depuis fort longtemps, il faut bien reconnaître que Cry Macho est un film un peu raté, et parfois gênant. Qu’Eastwood traite par dessus la jambe l’intrigue du film (un ex champion de rodéo part au Mexique pour « enlever » le fils d’un de ses amis, qui vit avec une mère frapadingue) n’est finalement pas si grave. Ce n’est d’ailleurs pas une première : dans Jugé coupable déjà, il y a plus de vingt ans, il faisait preuve d’un désintérêt très manifeste pour son intrigue policière.

Certes, cela donne une série de dialogues consternants, des invraisemblances hallucinantes (le gamin introuvable, notre héros le débusque en huit secondes au cœur de Mexico), et des seconds rôles caricaturaux comme on n’en fait plus depuis Walker Texas Ranger. Mais une fois qu’on a accepté que l’histoire ne comptait pas, alors on peut ouvrir ses yeux d’amoureux de Clint Eastwood, et trouver quelques qualités au film.

A vrai dire, le film ne vaut que pour un aspect : cette manière qu’il a de se mettre en scène en Américain. Pas en homme mûr : en Américain, digne héritier des cow-boys de l’Ouest sauvage, avide de grands espaces et de longues chevauchées à travers des paysages déserts et immenses. Cry Macho s’inscrit d’ailleurs en ça comme le prolongement de La Mule, où il passait déjà le plus clair de son temps à rouler au volant d’un pick-up.

C’est dans ce côté road trip que le film donne quelques beaux moments. Des moments en creux, comme souvent chez Eastwood, où tout se joue dans sa manière de filmer le repos du guerrier, la fatigue, l’attente. Quelques belles images, ainsi, qui s’ajoutent à beaucoup d’autres depuis plus de cinquante ans. Cry Macho n’a finalement d’intérêt qu’en tant que marche supplémentaire dans la filmographie d’Eastwood, en tout cas dans les films où il se met lui-même en scène.

Le problème, quand même, c’est son âge. Il y a vingt ans, il aurait sans doute été parfait. A 91 ans, surjouant des difficultés à marcher, la gueule encore incroyable, mais marquée et moins mobile, il peine à convaincre en ex star du rodéo encore capable de mater un pur sang (cette scène de rodéo, franchement… comment a-t-il pu penser qu’on allait y croire ne serait-ce qu’un quart de seconde?), au cou duquel les deux seuls personnages féminins se jettent.

On a connu Eastwood plus féministe (Sur la route de Madison quand même). Les deux femmes du film ? Une nympho mauvaise comme une teigne, et une veuve qui tombe raide dingue de ce vieux visiteur au premier regard. Disons quand même que les hommes sont à peine mieux traités, avec un porte-flingue totalement crétin, et un mauvais père sans scrupule…

Mais il y a de beaux moments, joliment tendres entre Clint et sa belle. Des moments typiques de son cinéma, une manière de créer une atmosphère apaisante, un cocon comme un ultime refuge. Même dans un film raté comme celui-ci, Clint Eastwood sait créer ces beaux moments, presque de grâce, qui donneraient même envie de le revoir (peut-être en accélérant quelques scènes!). Et il s’offre mine de rien une très jolie dernière scène. Ça peut compter…

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