LIVRE : 5e Avenue, 5 heures du matin : Audrey Hepburn, Diamants sur canapé et la genèse d’un film culte (Fifth Avenue, 5 A.M. : Audrey Hepburn, Breakfast at Tiffany’s, and the Dawn of the Modern Woman) – de Sam Wasson – 2010
L’objet, pour commencer, est magnifique : couverture épaisse et élégante, papier glacé qui évoque les grands magazines américains, et ce générique qui nous dévoile dans les premières pages les lieux de l’intrigue et les personnages principaux. On y croise Truman Capote, Audrey Hepburn, Billy Wilder, Hubert de Givenchy et même Colette… De quoi donner envie de plonger dans ces pages.
Le livre de Sam Wasson ne ressemble pas aux habituels récits de tournage. C’est normal : c’est bien plus que ça. C’est un peu le destin croisé d’Audrey Hepburn et de Holly Golightly, le personnage qu’elle incarne dans Diamants sur canapé, adaptation mythique et en demi-teinte du superbe Breakfast at Tiffany’s de Capote.
Simple et épuré, et pourtant formidablement ambitieux, le livre tire mine de rien les innombrables ficelles qui toutes convergent vers la sortie du film en 1961. Cela implique donc l’écriture du roman, les rapports (difficiles) de Capote avec Halloween, les trahisons des producteurs et des scénaristes, le choix de Blake Edwards et son penchant pour le burlesque (peut-on vraiment lui pardonner le personnage de Michey Rooney?), et bien sûr Audrey Hepburn.
La personnalité de Miss Golightly est centrale. Celle d’Audrey Hepburn l’est tout autant : ce rôle qui lui est indissociable plus qu’aucun autre, et pour lequel on n’imaginerait pas une autre actrice aujourd’hui, était pourtant loin d’être une évidence pour elle, incarnation même de la jeune fille douce qui se retrouve dans la peau d’une jeune femme qui vit de ses charmes (pour rester aussi prude que l’est le film). Un rôle en tout cas qui marquera sa carrière et sa vie.
Sam Wasson a un style, une manière d’aller à l’essentiel dans des chapitres courts et percutants. Son livre est d’autant plus attachant que l’auteur n’amoindrit pas les défauts flagrants du film, et des personnages que lui met en scène. Mel Ferrer, encore marié à Audrey Heburn, en fait les frais. Michey Rooney aussi. Wasson égratigne aussi gentiment Blake Edwards, et Truman Capote lui-même. Mais c’est surtout George Peppard qui en prend pour son grade. Transparent à l’écran, et imbu de sa personne sur le plateau, pour faire simple.