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Le Fléau de Breslau (Plagi Breslau) – de Patryk Vega – 2018

Classé dans : * Polars européens,2010-2019,VEGA Patryk — 17 novembre, 2021 @ 8:00

Le Fléau de Breslau

Il ne fait pas dans la dentelle, ce thriller polonais. Six jours, six victimes, toutes assassinées dans d’atroces conditions, et toutes marquées au fer rouge qui met en évidence un vice. Oui, l’héritage de Seven continue à voyager, vingt-cinq ans après. Dire que ce Fléau de Breslau s’inspire du déjà classique de David Fincher est une évidence. Avec une certaine efficacité, dirons-nous, mais en tombant dans les mêmes pièges que tant d’ersatz déjà : une complaisance plus gênante que vraiment dérangeante avec la violence et la noirceur.

Le réalisateur Patryk Vega ne nous épargne rien des mutilations et autres dégâts provoqués aux corps, quels que soient ces corps. Ecartelés, éviscérés, brûlés vifs, piétinés par un cheval… On ne reprochera pas au film de manquer d’imagination morbide. Avec efficacité, encore une fois, mais le film arrive deux décennies trop tard pour réussir encore à nous étonner dans ce domaine, devenu un véritable sous-genre en soi.

Le caractère (très) torturé de l’héroïne n’est pas non plus révolutionnaire : jeune policière hantée par la mort de son fiancée. Sombre, sombre, sombre, comme la peinture de cette Pologne là où tout semble être corruption, violence, cynisme et manque d’empathie. Evidemment, on n’est pas dans une comédie (mais vraiment pas), mais la surenchère de grimace, de douleur et de morbidité donne au film une sensation de trop-plein.

Quelques bonnes idées, tout de même : la séquence impressionnante du cheval fou lâché dans les rues, l’apparition d’une « profileuse » aussi peu aimable que pleine d’humanité, ou encore la rupture de mi-film lorsque l’identité du tueur, que l’on devinait depuis un moment (mais chut), est effectivement dévoilé. Ce qui, pour le coup, ne représente pas un cataclysme pour le spectateur qui avait bien compris tout seul…

De la même manière, le grand rebondissement final, censé visiblement reproduire celui de Seven, tombe un peu à plat, pour la simple raison qu’il manque d’envergure. L’utilisation de flash-backs explicatifs, censés donner un nouveau regard aux événements que l’on vient de vivre, semble alors bien excessive, et pas vraiment percutante. Efficace et prenant, mais jamais franchement surprenant.

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