Le Soleil des voyous – de Jean Delannoy – 1967
Un ancien gangster menant une vie de bourgeois se laisse tenter par un dernier coup avec l’aide d’un vieil ami de l’armée. Film de braquage on ne peut plus classique avec l’éternelle construction en trois temps : préparation, réalisation, conséquences. Zéro surprise, ambition très réduite, mais vraie efficacité pour ce polar anonyme mais pas désagréable.
Jean Delannoy n’est pas un auteur. Alphonse Boudard n’est pas le plus fin des scénaristes et des dialoguistes (on lui devait déjà Du rififi à Paname et Le Jardinier d’Argenteuil). Et Gabin est au pic de sa période pantouflarde. Bref, Le Soleil des voyous est un film confortable et sans aspérité. Ceci étant dit, la rencontre improbable entre Gabin et Robert Stack fonctionne étonnamment bien, et donne quelques belles scènes de camaraderie.
Pour le reste, Delannoy enfile les poncifs comme des perles, et ne rate pas une occasion de prouver que la jeunesse est quand même la grande plaie de cette époque et que, quand même, rien ne vaut les belles amitiés viriles d’autrefois. Jean Gabin est dans sa zone de confort, avec son sens de l’honneur à l’ancienne, son visage grognon (jamais un sourire) et même son épouse préférée Suzanne Flon.
Le Soleil des voyous n’ajoute rien à la gloire de Jean Gabin, recyclant en grande partie les thèmes de Mélodie en sous-sol. Mais si on se cantonne à cette période bien précise de sa filmographie, le film, tendu et sans temps mort, est plutôt une réussite. Très mineure, mais tout de même.