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Risque maximum (Maximum Risk) – de Ringo Lam – 1996

Classé dans : 1990-1999,ACTION US (1980-…),LAM Ringo — 25 octobre, 2021 @ 8:00

Risque maximum

Chez nous, il n’est pas le plus connu des grands cinéastes de l’âge d’or du cinéma de genre hong-kongais. Moins en tout cas que ses complices Tsui Hark ou Johnnie To (avec lesquels il signera l’étonnant Triangle en 2007). Mais Ringo Lam est, effectivement, un grand cinéaste de polars, moins maniéré que John Woo, plus terrien que Tsui Hark, plus instinctif que Johnnie To.

L’essentiel de sa carrière se déroule à Hong-Kong. Mais il a brièvement cédé aux sirènes d’Hollywood, appelé par Jean-Claude Van Damme… Qui d’autre, d’ailleurs : à l’époque, Van Damme est la vedette la plus à l’écoute du cinéma de l’ancienne colonie, et le passage obligé pour tous les cinéastes de là-bas faisant leurs débuts en Amériques : John Woo avec Chasse à l’homme, ou Tsui Hark (encore lui) avec Double Team.

Mais c’est avec Ringo Lam que Van Damme tournera ses meilleurs films. Les deux hommes collaboreront à trois reprises, pour trois films aussi différents que convaincants, dont la sortie coïncide pourtant avec le début du déclin pour The Mussles from Bruxelles. Oui, c’est injuste, voire même franchement désespérant.

C’est injuste, parce qu’il révèle une présence assez inattendue dans ce film, totalement dépouillé de ses mimiques et excès habituels. Le regard triste, la dégaine fatiguée, Van Damme trimballe sa carcasse athlétique en dégageant une puissance quasi-bestiale. Bref, il est très bon, sans jamais forcer le trait. Taiseux et taciturne… La filiation avec Alain Delon est souvent frappante, référence il est vrai incontournable pour les cinéastes hong-kongais de cette époque.

L’histoire n’a pas un intérêt démentiel, et se résume d’ailleurs à un prétexte sans grande envergure : une simple liste planquée dans un coffre à Nice, pour laquelle les cadavres s’accumulent. Si Natasha Henstridge est convaincante dans le rôle de la love-interest, les seconds rôles ne sont pas franchement excitants, avec un Jean-Hugues Anglade tout sourire et tous cheveux en flic niçois ravi d’être là, et même une courte apparition de Stéphane Audran (on se demande un peu ce qu’elle fait là d’ailleurs). Et au rayon des gros défauts, difficile de prendre au sérieux cette première partie française, où tous les personnages (français) se parlent dans un mauvais anglais…

Mais qu’importe. Ringo Lam est un cinéaste de l’action, qui pourrait aisément se passer de la parole. C’est d’ailleurs le cas dans de longues séquences assez brillantes, dans lesquelles le mouvement et le décor sont intimement liés. Une poursuite à pied sur les toits, un gunfight dans un bar bondé, une bagarre dans l’espace très exigu d’un ascenseur, un affrontement final dans la chambre froide d’un abattoir… Scène après scène, Lam relance la machine en variant les contraintes, en évitant constamment la facilité.

A cette époque, beaucoup de poursuites en voitures avaient des allures de déjà vu. Ce n’est pas le cas ici, même si elles portent clairement la patte de notre Rémy Julienne national. Lam en fait quelque chose de très personnel, en mettant en scène ses poursuites (comme ses gunfights) dans des rues noires de monde, où les piétons et les voitures sont omniprésentes, contrariant systématiquement les mouvements. Tellement grouillantes qu’elles donnent par moments le sentiment d’être à Hong-Kong.

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