Full Contact (id.) – de Sheldon Lettich – 1990
Jean-Claude Van Damme, en pleine ascension. On est au tout début des années 90, et ce cinéma d’action là sent encore bon les années 80, avec des émotions aussi caricaturales que les méchants. Encore que, sur ce point (les méchants), ce Full Contact est plutôt surprenant. Oui, les gros bras décérébrés sont des gros bras décérébrés. Mais ces méchants là ont apparaissent presque comme des clowns un peu grotesques, sans jamais vraiment pesé sur le récit. Ni être vraiment pris au sérieux. Sincèrement : qui pourrait prendre au sérieux ces soldats de la Légion étrangère qui traversent la moitié du monde et font ami-ami avec la police américaine, juste pour mettre la main sur un déserteur ?
Oui, c’est con. C’est plein de bons sentiments, c’est réalisé sans éclat mais avec une certaine efficacité. Bref, c’est pas loin d’être anonyme, et très oubliable, surtout que Van Damme est encore mal dégrossi, avec un jeu qui se limite souvent à bander ses muscles en grimaçant. Mais il faut lui reconnaître, déjà, outre un charisme indéniable, un vrai appétit de cinéma, et ce petit quelque chose qui l’a toujours distingué des autres gros bras décérébrés de l’époque, comme le ridicule et horripilant Steven Seagal : une certaine tendresse, une humanité même.
Et, mine de rien, cette humanité finit par prendre le dessus, jusqu’à enterrer très tôt dans le film l’idée même de vengeance, qui était pourtant le moteur premier de l’intrigue : c’est pour venger son frère assassiné salement par des trafiquants que Lyon Gaultier (il faudrait évoquer un jour les patronymes dont a été affublé Van Damme dans ses films américains) a déserté la Légion. Cette idée de vengeance fait long feu, et le vengeur se transforme en ange gardien au grand cœur. Soulignons que Van Damme a co-écrit le film, et l’a monté.
Bon, le film s’appelle Full Contact, et on a droit à notre lot de bastons, en particulier une succession de combats illégaux qui évitent l’impression de répétition. Pas désagréable, donc, ce film qui fut un gros succès de la VHS (comme tous les Van Damme de cette période), qu’on voyait ado (en VF bien sûr), pizza à la main.
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