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Jeux d’été (Sommarlek) – d’Ingmar Bergman – 1951

Classé dans : 1950-1959,BERGMAN Ingmar — 14 octobre, 2021 @ 8:00

Jeux d'été

Ah ! Si Bergman avait réalisé une vraie comédie musicale, dans la lignée de celles de Busky Berkeley… Il y a dans Jeux d’été une poignée de séquences de ce niveau, des scènes de ballets d’une beauté saisissante, sur un plateau immense et dépouillé, où la magie naît de la chorégraphie bien sûr, mais aussi de l’emplacement que choisit Bergman pour sa caméra. Du cinéma à l’état pur, comme autant de parenthèses hors du temps, soulignant les moments forts de l’histoire.

Jeux d’été, film de jeunesse encore, est une merveille, l’œuvre d’un cinéaste visiblement hanté déjà par le poids de cette jeunesse. Une danseuse étoile, visage sombre et regard triste, erre sans joie sur les plateaux, jusqu’à ce qu’un colis mystérieux lui rappelle la passion qu’elle a vécu treize ans plus tôt, alors qu’elle n’était qu’une adolescente toute en innocence et en joie de vivre.

Le film est fait de ces allers-retours entre un présent pesant, celui d’une jeune femme qui peine à surmonter la réalité souvent crue de l’adulte, et un passé sans doute idéalisé, celui d’une histoire d’amour pur et parfait, le temps d’un été superbe. Deux ans plus tard, Bergman signerait Monika, son premier vrai classique, sur un thème pas si lointain. Jeux d’été n’est pas un simple brouillon, loin s’en faut.

Il y a d’abord Maj-Britt Nilsson, superbe, aussi intense en danseuse installée et pas si loin de la fin, que légère en adolescente découvrant la passion amoureuse. Un unique rôle, mais deux incarnations également fortes, grande performance d’actrice dont Bergman fait la double pierre angulaire de son film.

Il y a aussi ces petits riens qui font basculer Marie, le personnage principal, de l’innocence à l’amertume, de la légèreté à l’angoisse… Petits riens qui reposent sur les gros plans, sur le mouvement, sur le sourire franc du jeune Henrik (Birger Malmsten) ou sur le rictus gêné d’un prêtre pas franchement dans la compréhension. Une inventivité folle aussi : ces dessins qui prennent vie sous le regard des jeunes amoureux, le poids de la cabane surplombant le lac, tantôt décor idyllique, tantôt porteur d’une douloureuse nostalgie.

Jeux d’été n’est pas le plus grand classique de Bergman. C’est peut-être, en revanche, son premier très grand chef d’œuvre, son premier film vraiment personnel. Lui-même le présentait d’ailleurs ainsi. Le voir et le revoir procure des sentiments d’une richesse et d’une intensité rares. Une merveille, définitivement.

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