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La Citadelle (The Citadel) – de King Vidor – 1938

Classé dans : 1930-1939,VIDOR King — 10 octobre, 2021 @ 8:00

La Citadelle

King Vidor pose sa pierre pour les Dossiers de l’écran avec cette ode assez didactique à la grandeur du serment d’Hippocrate, adaptation d’un roman d’A.J. Cronin, spécialiste du mélo médical, très en vogue pendant quelques décennies au milieu du siècle dernier. C’est parfois très beau, parce que Vidor est quand même un cinéaste immense. C’est aussi, parfois, un peu difficile à avaler.

Le récit est ambitieux : destin d’un jeune médecin novice venu d’Ecosse, qui découvre le métier de la manière la plus radicale qui soit, exploité par le médecin titulaire d’un village de mineur au Pays de Galles, avant d’essuyer quelques déconvenues, puis de gravir les échelons en ravalant ses ambitions humanistes. Récit ambitieux, qui aurait mérité un scénario plus maîtrisé que cette succession de tranches de vie qui manche d’un liant.

Indépendamment l’une de l’autre, chacune de ces tranches de vie est passionnante. La première partie du film surtout, superbe peinture d’un microcosme de mineurs, à laquelle Vidor apporte son talent pictural et sa capacité à donner corps à des atmosphères. La première image du jeune médecin débarquant dans cette gare balayée par la pluie rappelle par ailleurs que Vidor fut l’un des très grands cinéastes du muet.

La suite est à l’avenant dans cette cité ouvrière de studio d’où émerge une vérité tellement marquante, qui annonce avec quelques petites années d’avance le How green was my valley de Ford. On retrouve le même mélange de gravité (l’accident au fond de la mine) et de candeur (la demande en mariage, l’une des plus innocentes et touchantes qui soit).

Ce monde de la mine n’est pourtant pas le cœur du film. Hélas. The Citadel raconte un pan de l’histoire de la médecine moderne, dénonçant au passage les pratiques de praticiens qui sont davantage des notables jouisseurs que des médecins au service de leurs patients. Pas sûr que Vidor soit l’homme idéal pour un tel thème, qu’il aborde avec un peu de grandiloquence, et de maladresse.

On l’a aussi connu plus inspiré dans la direction d’acteur. Robert Donat en fait beaucoup, Rosaling Russel n’a pas l’occasion d’en faire assez… Quelques très beaux moments, quand même, tirent le film vers le haut. Un joyeux « attentat » contre un égout putride, toutes les scènes dans le restaurant italien, la découverte du microscope… Là, Vidor laisse éclater son génie, et l’émotion jaillit de petits riens. Mineur, tout de même, dans sa filmographie.

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