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Archive pour le 21 septembre, 2021

Comment l’esprit vient aux femmes (Born yesterday) – de George Cukor – 1950

Posté : 21 septembre, 2021 @ 8:00 dans 1950-1959, CUKOR George | Pas de commentaires »

Comment l'esprit vient aux femmes

Hasard de la programmation (oui, enfin, de mes choix personnels et parfois mystérieux) : après La Leçon de piano, voici un autre chef d’œuvre farouchement féministe, autre portrait d’une femme bafouée qui apprend à affirmer sa liberté et son indépendance. Derrière la caméra, George Cukor, au sommet. Forcément, l’ambiance n’est pas la même que chez Jane Campion. Tourné quatre décennies plus tôt, cette adaptation d’une pièce à succès garde pourtant la même force, la même acuité de regard sur la domination et ses effets.

Et un Oscar amplement mérité pour Judy Holliday, irrésistible dans le rôle d’une ravissante idiote qui se complaît dans l’opulence d’une vie facile au côté de son truand milliardaire de fiancé (le grand Broderick Crawford), jusqu’à ce qu’un « coach de vie » (William Holden, rigolard et parfait) lui ouvre les yeux et l’esprit grâce à des livres et aux grands sites historiques de Washington. Grand plaidoyer pour la liberté telle que les pères fondateurs de l’Amérique l’ont rêvée.

Le film ne verse toutefois jamais dans l’Américanisme claironnant. Maître de la comédie de mœurs, Cukor signe une ode au libre-arbitre et à l’ouverture d’esprit par la culture, pas un plaidoyer idéologique ou politique. Il le fait en filmant l’évolution de Billie, le personnage joué par Judy Holliday, voix haut perchée, blondeur aveuglante et regard pas si vide. Il le fait aussi en faisant de William Holden une sorte de personnification du public…

Son personnage s’amuse comme nous, se révolte comme nous, tombe sous le charme de Billie comme noue… Plus qu’un acteur de l’intrigue, il est un observateur, souvent en retrait comme lorsqu’ils visitent le Capitole, lui se contentant d’assister un sourire aux lèvres aux révélations de la jeune femme. A sa lente et profonde transformation. Pas un changement radical d’ailleurs, mais une sorte d’éclosion à la manière d’un papillon qui apprendrait à voler de ses propres ailes.

C’est souvent très drôle (l’extraordinaire partie de carte, filmée en longs plans fixes et en temps réel), parfois franchement cruel, voire pathétique, à l’image du personnage de Broderick Crawford, un homme d’un autre temps, archaïque et volontiers violent, brute plus « anti-sociale » (pour reprendre l’un des termes appris par Billie) que franchement machiavélique. Sur un thème de la métamorphose qui annonce celui de My fair Lady, Cukor signe une merveille de la comédie féministe. Pas sa première, et pas la moindre.

 

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