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Archive pour le 17 septembre, 2021

Port étranger (Främmande hamn) – de Hampe Faustman – 1948

Posté : 17 septembre, 2021 @ 8:00 dans 1940-1949, FAUSTMAN Hampe | Pas de commentaires »

Port étranger

A la veille de la seconde guerre mondiale, un bateau suédois attend depuis des semaines dans un port miteux de Pologne. Tandis que l’hiver durcit et que la glace menace d’empêcher un départ avant des mois, l’équipage tue le temps en s’enivrant dans une taverne mal famée. La cargaison attendue finit par arriver, mais son contenu par réveiller les consciences des marins.

Il faut un peu de temps pour se laisse entraîner dans ce film signé par le Suédois Hampe Faustman. Quelques minutes dispensables au cours desquelles Faustman nous présente tous les personnages de l’histoire, y compris ceux qui n’auront une réelle importance que bien plus tard. Un long moment aussi avant que la caméra s’installe vraiment dans ce groupe de marins dont on suivra les doutes, les inquiétudes, les prises de conscience.

Une autre petite réserve, aussi : la propension de Faustman à glisser sans que l’on sache pourquoi des plans alambiqués, souvent filmés à travers un hublot, ou quelque chose d’équivalent. Curieuse afféterie totalement inutile et injustifiée qui n’apporte franchement rien. Quelques comédiens approximatifs aussi, surtout du côté des « méchants » : l’inquiétant voyageur allemand n’est pas le plus convaincant des personnages.

Cela étant dit, et une fois évacuée la crainte de voir un ersatz du très beau Ville portuaire tourné par Bergman l’année précédente (mais non, rien à voir malgré le titre et le générique fort semblables), Port étranger frappe surtout par la crudité et le réalisme glauque de ce port, comme une sorte d’entre-deux sans horizon. Un ivrogne tombe dans la neige à moitié-mort, et des gamins se précipitent pour lui faire les poches. Un policier raquette une prostituée juive vivant dans la clandestinité après avoir dû fuir l’Allemagne. Le cuisinier d’un bateau balance ses restes aux pauvres du port qui se précipitent comme le faisaient les mouettes quelques instants plus tôt…

Faustman excelle à dépeindre ce lieu bouffé par la misère aussi bien que par la suspicion, la menace constante et plus ou moins diffuse de la barbarie nazie. Il excelle aussi à filmer la camaraderie des marins, les virées nocturnes sur le port comme les échanges agités dans la chambrée. Ou l’affection entre le marin Hakan et la prostituée Mimmi, deux âmes semblables, appartenant tous deux à la cohorte des opprimés.

« Nous qui partageons les mêmes épreuves, nous devrions nous épauler, et non pas nous exploiter l’un l’autre », lance Hakan, refusant les avances intéressées de Mimmi. Et c’est assez beau cette scène, comme l’est le sacrifice du capitaine, qui n’est pas sans évoquer celle de Pierre Fresnay dans La Grande Illusion : même sens du devoir et de l’honneur, et même conscience de ne pas être l’un des leurs malgré tout. Belle aussi, la scène dans le cimetière, avec cette Internationale entonnée par des marins de toutes nationalités, où les langues de tous les pays s’entremêlent.

 

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