West Point : épisode White Fury (id.) – épisode réalisé par James Sheldon – 1957
On replonge dans les débuts de carrière de Clint Eastwood avec cet épisode d’une série anthologique tombée dans l’oubli (surtout en France, où elle n’a jamais été diffusée), dont les héros sont des élèves de la prestigieuse académie militaire de West Point. A chaque épisode des personnages nouveaux : seul le cadre reste le même, et encore.
Dans l’épisode qui nous intéresse ici, West Point n’apparaît qu’au tout début et à la toute fin. Deux cadets profitent d’une journée d’hiver de repos pour aller skier dans les montagnes voisines. Le père de l’un d’eux, un officier, s’écrase avec son petit avion devant leur nez, loin de tout secours. Les deux jeunes hommes réussiront à prévenir des secours en tripatouillant la radio endommagée, pour envoyer un signal en morse.
L’intrigue est simple, la réalisation est efficace… Pas de gras, pas d’ennui dans les quelque vingt-cinq minutes de cet épisode qu’on n’attendait pas si prenant. James Sheldon, réalisateur ayant fait toute sa carrière à la télévision, se montre même particulièrement inspiré à deux ou trois reprises : avec un panoramique étonnant partant des grandes étendues enneigées pour se terminer dans la chaleur d’une salle de restaurant, ou encore en faisant du climax une succession de très gros plans sur les yeux des deux cadets.
Sergio Leone n’a donc pas été le premier à remplir un écran avec le regard perçant de Clint Eastwood. Sept ans avant Pour une poignée de dollars, c’est James Sheldon qui l’a précédé, filmant le tout jeune Clint (27 ans) dans l’un des rôles principaux de ce White Fury : celui du pote du personnage principal (Jerome Courtland, ça parle à quelqu’un ?), fils du pilote joué par le charismatique Bruce Bennett.
Mais on ne voit que lui, Clint Eastwood. Parce que c’est Clint Eastwood bien sûr, et qu’on sait le destin qui attend cet acteur qui allait alors d’une panouille à l’autre. Mais pas seulement : comme souvent à cette époque formatrice, en tout cas lorsque la taille de ses rôles lui en donne l’occasion, on le sent très impliqué, s’investissant totalement dans ce rôle légèrement en retrait, aussi bien dans les scènes physiques à ski que dans les moments plus intimes de tension.
Après son joli rôle dans un épisode de la série Death Valley Days, quelques mois plus tôt, la télévision réussit décidément bien au jeune Clint Eastwood, qui trouve là des rôles sans doute plus formateurs et en tout cas plus consistants que ses quelques apparitions au cinéma…
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