La Chevauchée de la vengeance (Ride Lonesome) – de Budd Boetticher – 1959
Une première scène, admirable de tension : affrontement simple et frontal de deux hommes dans un paysage de roches où la menace invisible est palpable, omniprésente, petit chef d’œuvre d’introduction, d’une efficacité absolue.
Une dernière image, superbe et apocalyptique, d’un homme seul devant un arbre en feu, au cœur d’une clairière vers laquelle toute l’action se dirigeait. L’image, dramatique et visuellement somptueuse, d’un destin qui s’accomplit…
Entre ces deux grands moments, à peine 1h10 d’un western épuré et radical, l’un des sommets de la collaboration entre Randolph Scott et Budd Boetticher. Scott tel qu’en lui-même, minéral et déterminé, hanté – encore – par la mort de son épouse des années plus tôt.
Une histoire de vengeance, donc, une nouvelle fois, qui vient troubler un schéma westernien que l’on croît connaître par cœur : celui du chasseur de prime traqué par le frère de sa proie, qui fait alliance de circonstance avec un rival qui finira par se retourner contre lui.
Schéma classique, mais western constamment surprenant, et étrangement apaisé, bienveillant, et optimiste malgré la noirceur et la violence du propos. Boetticher utilise ces personnages archétypaux et ces paysages si typiques du genre pour détourner les poncifs du western.
L’histoire de vengeance devient celle d’accomplissements personnels, un western humain, original, et passionnant.
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