La Maison sur la colline (The House on Telegraph Hill) – de Robert Wise – 1951
Dans la longue série des films post-Rebecca… Le film de Robert Wise porte clairement la marque du chef d’œuvre d’Hitchcock, avec ce mariage plombé par les soupçons dans cette maison du bonheur aux allures de manoir hanté. Mais il y a aussi beaucoup de Soupçons justement, autre classique hitchcockien, le lait étant remplacé par du jus d’orange…
Dans cette filiation si évidente, La Maison sur la colline n’a pas à rougir de la comparaison. On n’est clairement pas au même niveau, et la mise en place est nettement moins convaincante, le trouble étant amené d’une manière sans doute trop abrupte. Richard Basehart est un mari attentionné et un brin absent, de là à comprendre pourquoi sa femme (Valentina Cortese) s’en méfie si vite…
La première partie ne manque pas d’ambition, mais peine à convaincre vraiment. Une jeune Polonaise rescapée d’un camp de concentration prend l’identité de son amie morte peu avant la libération, et part aux Etats-Unis retrouver l’enfant qu’elle est censée avoir quitté lorsqu’il n’était qu’un bébé. Elle épouse le tuteur de l’enfant (Basehart) et s’installe dans la « maison sur la colline », grande propriété surplombant San Francisco. Là, elle retrouve par hasard l’officier qui l’a libérée du camp, qui se trouve être un ami d’enfance de son mari. Le monde est tout petit…
Le camp de concentration comme un simple prétexte narratif… discutable. Mais San Francisco fait un décor parfait pour le suspense qui se met en place, et Wise filme la ville, si cinégénique, avec un regard neuf, sous des angles souvent inédits. Et quand le suspense est vraiment en place, son film prend une ampleur toute autre, nettement plus convaincante.
Une fois avéré que la jeune femme est en danger, et que son mari n’est sans doute pas le prince charmant qu’il semble être, Wise se concentre sur le sentiment d’enfermement que cette rescapée des camps ressent de plus en plus fort. Pas un mouvement sans que l’ombre de l’homme ne plane, la maison se transformant en un piège oppressant, et l’atmosphère devenant lourde. Là, dans cette seconde partie, le suspense est d’une efficacité folle, et le drame passionnant.
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