Sa nièce de Paris / Extra Dry (Lightnin’) – de John Ford – 1921
Un vieil homme n’aspire qu’à picoler avec son ami, en se prélassant sur l’herbe… Mais autour de lui, une épouse exigeante, une fille amoureuse, un duo d’escrocs, un juge qui roucoule, et un avocat poursuivi par un shérif viennent bousculer ses aspirations.
Du rythme, un grain de folie et beaucoup d’humour et de tendresse dans ce John Ford mineur, mais très attachant. Un Ford dans sa veine campagnarde langoureuse, qui annonce son triptyque avec Will Rogers… l’alcool en plus, omniprésent, massif, et toujours source de comédie.
Le vétéran Jay Hunt est excellent dans le rôle titre, très fordien. Un homme simple, une certaine vision de l’Amérique, pour qui la douceur de vivre, l’attachement à la terre et la justice sont étroitement liés. Comme il se doit, et c’est à la fois une des grandes figures du cinéma américain et de l’œuvre de Ford, c’est dans un tribunal que tout se réglera.
Tout, c’est-à-dire l’escroquerie en cours, et le sort de trois couples qui se forment ou se déchirent, tout ça convergeant vers une séquence finale aussi improbable que joyeuse.
Film mineur, mais marqué par de belles scènes d’intérieur, où la lumière extérieure éclaire par petites touches les personnages, images dégageant l’immense empathie de Ford qui, s’il ne prend pas son histoire très au sérieux, signe un film confortable… dans lequel on se sent bien, et dont on sort avec un sourire aux lèvres.