Fatty chez lui (The Rough House) – de Roscoe Arbuckle – 1917
Ce court métrage commence par un gag hilarant. Fatty, au petit matin, met accidentellement le feu à son lit. Avec un calme aussi spectaculaire que sa lenteur, il traverse la maison, passe devant sa femme et sa belle-mère, se rend à la cuisine, remplit une minuscule tasse, fait demi-tour, verse l’eau de la tasse sur son matelas, et regarde le feu continuer sans faiblir, avant de repartir vers la cuisine…
Ces courtes comédies d’Arbuckle ne s’embarrassaient pas de vraisemblance. Pour faire avancer l’histoire, le comique trouve un vague prétexte pour transformer ses compères Buster Keaton et Al St John en policiers. Qu’importe, puisqu’en se débarrassant ainsi de toute logique, il rend possible tous les gags, dont un génial, lorsque Keaton devenu flic escalade une clôture, et se retrouve littéralement pendu, sa veste accrochée à un poteau. Le visage impassible de l’acteur vaut alors à lui seul la vision de ce film.
Autre particularité : la danse des petits pains, que mime Fatty huit ans avant Chaplin dans La Ruée vers l’or. Il semble toutefois que ce soit Arbuckle qui est piqué l’idée à Chaplin, ce dernier amusant régulièrement la galerie avec ce numéro, bien avant de l’immortaliser à l’écran (et Chaplin et Arbuckle ont collaboré sur plusieurs films dès 1914). La danse version Fatty est d’ailleurs loin d’avoir la même poésie.
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