Buddy Buddy (id.) – de Billy Wilder – 1981
Que c’est beau quand un grand cinéaste tire sa révérence sur un grand film… Oui, mais ce n’est pas le cas pour Wilder, qui termine sur son unique mauvais film, triste baroud d’honneur qui sentait d’emblée le plantage, et qui ne fait hélas aucun miracle.
Un remake de L’Emmerdeur : voilà où Wilder place ses dernières ambitions, en se glissant dans la logique comique hyper-huilée de Francis Veber. Sans y apporter quoi que ce soit de plus, ce qui est quand même un comble quand on repense à la quantité de comédies immenses qu’il a à son actif (pour ne parler que des comédies).
Cette mécanique trop parfaite est pour Wilder l’occasion trop parfaite de reformer le tandem Jack Lemmon / Walter Matthau, dont les personnalités et les emplois habituels collent trop parfaitement à cette logique emmerdeur/brute. Pour l’audace, on repassera… Ce tandem qui lui a valut ses uniques succès populaires depuis quinze ans (La Grande Combine et Spéciale Première) se résume à sa propre caricature, comme si Wilder n’avait plus le droit d’inventer quoi que ce soit.
On aurait envie d’être tolérant, de pardonner à Wilder, d’imaginer les difficultés qu’il avait alors à boucler un film. Mais rien ne marche, jamais ce tandem pourtant réjouissant d’habitude ne nous tire un sourire dans cette comédie poussive et jamais surprenante. Un faux pas à oublier sans attendre, avant de se replonger dans les vingt-cinq autres longs métrages de Wilder qui, tous à leur manière, sont des films précieux.