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Le Crime de l’Orient Express (Murder on the Orient Express) – de Kenneth Branagh – 2017

Classé dans : 2010-2019,BRANAGH Kenneth,POLARS/NOIRS — 23 décembre, 2020 @ 8:00

Le Crime de l'Orient Express 2017

Après avoir bradé ses ambitions de cinéaste au cours de la décennie précédente, avec des blockbusters que n’importe qui aurait pu mettre en boîte, Kenneth Branagh se rappelait à notre bon souvenir avec cette adaptation d’un classique d’Agatha Christie, qui lui permet de renouer avec un style plus personnel, un mélange de gravité et de folie qui lui avait bien réussi avec Beaucoup de bruit pour rien, l’une de ses nombreuses adaptations de Shakespeare, et l’un de ses meilleurs films.

Si on admet que Branagh est avant tout un cinéaste à l’égo surdimensionné, alors ce Crime de l’Orient Express est un film important. La distribution est exceptionnelle (Michelle Pfeiffer, Willem Dafoe, Johnny Depp, Judi Dench, Derek Jacobi, Penelope Cruz…), mais tout tourne autour de lui et de sa prestation, bien sûr. Omniprésent à l’écran, la caméra virevoltant autour de lui (merci le numérique qui rend possible tous les excès emphatiques qu’il a dans la tête), Branagh se filme avec virtuosité. Comme il le faisait dans l’épouvantable Frankenstein, mais avec une différence de taille : la nature et le physique du rôle.

Branagh est donc Hercule Poirot, détective génial, mais personnage fat à l’égo aussi surdimensionné que celui du cinéaste (melon que l’on retrouve lorsqu’il se met en scène face aux douze suspects dans un copié-collé de la Cène). Ce qui lui permet de se moquer de lui, de son image, se vautrant avec gourmandise dans une posture gentiment ridicule, et finalement franchement réjouissante. Les moustaches impossibles, le regard brillant, Branagh retrouve grâce à Poirot la flamme de ses débuts spectaculaires, de cette passion qu’il semblait réserver à Shakespeare.

Le film est d’une beauté assez spectaculaire, même si l’excès de virtuosité, la surabondance d’effets numériques qui permettent les mouvements de caméra improbables dans des décors trop beaux pour être vrais, ont au final un aspect trop fabriqué, trop lisse, trop déconnecté de la réalité. A voir ces images d’une perfection si… parfaite, mais tellement froides, on se prend à repenser aux maquettes si visibles du jeune Hitchcock, qui sonnaient tellement plus vrais. D’ailleurs, la scène la plus belle est aussi la plus simple esthétiquement : le meurtre, flash-back en intérieur et en noir et blanc, avec une musique superbe qui remplit d’émotions.

Même sans l’effet surprise d’une intrigue retorse dont on connaît d’avance tous les secrets (si on n’a pas lu le roman, on a au moins vu le film de Sidney Lumet), Branagh réussit là, finalement, son film le plus enthousiasmant depuis bien longtemps. L’univers de Poirot lui va tellement bien qu’il a déjà tourné la suite, un autre classique déjà porté à l’écran : Mort sur le Nil.

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