La Grande attaque du train d’or (The First Great Train Robbery) – de Michael Crichton – 1978
XIXe siècle, en Angleterre, un escroc magnifique prépare ce qui sera le premier vol dans un train en marche. A la clé : une fortune en or… Presque un prototype de film de casse, avec la longue et minutieuse préparation, l’exécution sans faille et pleine de suspense, et ce détail qui fait tout déraper…
Pourtant, le plaisir que procure le film repose moins sur l’efficacité narrative que sur la reconstitution historique, tellement parfaite qu’elle semble un peu irréelle, en particulier lors de ces plongées dans les bas-fonds embrumés, où on s’attendrait presque à voir surgir Jack L’Eventreur.
La musique de Jerry Goldsmith, ample et romanesque, n’est pas étrangère à ce plaisir. Elle souligne avec une délicatesse les moments en creux, et donne une dimension épique enthousiasmante aux scènes de train notamment, tournées dans la campagne irlandaise.
Sean Connery trouve là un rôle sur mesure, à la fois suave, physique et étonnamment sombre. La scène où il passe d’un wagon à l’autre par l’extérieur est particulièrement impressionnante, sans doute la plus réussie du film.
On ne sera pas aussi enthousiaste sur les allusions sexuelles constantes. Michael Crichton, qui adapte son propre roman, est nettement plus convaincant dans la légèreté et le suspense que dans la grivoiserie. La légèreté surtout, bien servie c’est vrai par d’excellents seconds rôles, Donald Sutherland en tête.