Intolérable cruauté (Intolerable Cruelty) – de Joel et Ethan Coen – 2003
Un avocat cynique spécialisé dans les divorces juteux. Une intrigante cynique spécialisée dans les mariages juteux… George Clooney, dents blanches éclatantes. Catherine Zeta-Jones, déhanchement fatal. Et pour orchestrer la rencontre de ces deux-là, les Coen, immenses cinéastes qui filment cette romance mineure avec le même génie que pour leurs grands films. Le même décalage, le même sens incroyable du cadre et du rythme.
Intolérable cruauté reste quand même un Coen bien mineur. Presque une bluette, malgré le cynisme du propos et la cruauté des rapports amoureux. On s’aime, croit-on. On se trompe et on se détruit, surtout… Pour les Coen, ici, l’amour est affaire de comédie et de tromperie. Tout tourne autour du rôle que chacun joue face à l’autre.
Un véritable jeu de dupes, cruel et incroyablement féroce, qui donne aux Coen l’occasion d’aiguiser leurs crocs. Acerbe, le film reste pourtant, toujours, léger, enthousiasmant, et positif malgré tout. Comme si les apparences n’étaient pas si trompeuses. Cyniques, les Coen ? Oui, mais pas que. Tout en n’épargnant pas les personnages de Catherine Zeta-Jones et George Clooney, qu’ils montrent comme de véritables monstres égocentriques et narcissiques, ils s’inscrivent dans la lignée des romances à l’américaine, et signent en dépit de tout un vrai feel-good movie.
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