La Horse – de Pierre Granier-Deferre – 1970
Il est visuellement très laid, ce cinéma français là, des années 1970, tellement loin de l’esthétique soignée et des clairs-obscurs évocateurs des années 40. Avec ses lumières trop vives et ses couleurs ternes, La Horse est un film en apparence pas aimable, revêche, abrupt.
Sans aller jusqu’à imaginer que cette esthétique est un choix réfléchi et volontaire, l’image colle au moins au sujet, l’histoire d’une famille de fermiers dominée par la figure du patriarche, potentat familial austère et castrateur. Autrement dit Jean Gabin, regard froid et moue déterminée, qui ne fait rien pour rendre son personnage sympathique.
Pierre Granier-Deferre va droit au but, sans prendre le temps de poser ses personnages, ce qu’il fera en quelques scènes de repas, taiseuses mais évocatrices. Il est question d’un trafic de drogue, dans lequel le petit-fils de la maison s’est compromis. Mais papy Gabin a flairé le truc, et jeté pour deux millions de drogue… Un gangster se pointe, menace ce bon vieux si inoffensif, qui lui vide son fusil dans le buffet… Radical. Ce n’est que le début du film.
La violence est elle aussi brute, sèche et rapide. Curieusement, ce ne sont pas ces scènes qui frappent le plus, mais les rassemblements de la famille, les silences oppressants, les manières si brutales du patriarche, les vexations, la soumission…
Sous des allures de polar, voire de vigilante movie, La Horse est avant tout le portrait d’une communauté comme sortie d’un autre temps, qui fait bloc autour d’un secret sanglant, derrière ce patriarche et contre la société. Plutôt percutant.
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