Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour octobre, 2020

Man of Steel (id.) – de Zack Snyder – 2013

Posté : 11 octobre, 2020 @ 8:00 dans 2010-2019, COSTNER Kevin, FANTASTIQUE/SF, SNYDER Zack | Pas de commentaires »

Man of Steel

Ça commence fort : vingt minutes de purs effets spéciaux pour raconter la naissance de Kal-el, futur Superman, et la disparition de sa planète Krypton. La charge émotionnelle pourrait être intense, avec ce sacrifice des parents (dont Russell Crowe, héroïque). Zack Snyder en fait une soupe indigeste, visuellement d’une laideur assez abyssale.

Dès cette séquence d’ouverture apparaît, criante, la tare n°1 du film : Snyder a tellement peur d’ennuyer qu’il gave l’écran et son scénario, jusqu’à l’écœurement. Son film est trop tout : trop rapide, trop frénétique, trop touffu, trop bruyant.

On peut s’en foutre (je n’en suis pas loin). On peut aussi regretter que Snyder n’ait pas d’avantage fait confiance à son scénario et à ses personnages. Les vingt premières minutes passées, quelques pistes paraissent rétrospectivement assez intéressantes. Les premières scènes sur Terre, notamment, qui boudent la chronologie classique pour des allers-retours relativement audacieux… et tellement trop pleins de spectaculaire que toute émotion est tuée dans l’œuf, avec application et beaucoup de moyens.

C’est trop gros, trop rapide, trop noyé sous des effets spéciaux massifs qui font perdre le principal atout du film : ces rares moments où le fantastique s’inscrit dans une Amérique « normale », tangible, simple et physique. Quelques moments (même pas des scènes entières) tendent vers cet aspect. Les rôles de Diane Lane et Kevin Costner aussi en parents de l’Amérique profonde de Clark Kent.

Mais ces moments sont furtifs. Ce qui domine, c’est le gigantisme, ces interminables scènes de combat qu’on devine tirées à 98 % d’un ordinateur, où les coups et les morts ne font aucun effet. Il y a quelques belles ambitions, un vrai sens de la mise en scène (l’action, si touffue soit-elle, est toujours lisible, et ce n’est pas si courant). Mais il manque une âme, un cœur, un peu d’humanité.

Le Tatoué – de Denys de La Patellière – 1968

Posté : 10 octobre, 2020 @ 8:00 dans 1960-1969, DE LA PATELLIERE Denys, GABIN Jean | Pas de commentaires »

Le Tatoué

Surprise : on rit franchement dans ce Patellière-ci. Le réalisateur n’est pas franchement réputé pour sa finesse ni pour son audace. Mais cette fois, il laisse libre court à une folie authentique et à une liberté de ton qui font mouche. A condition quand même d’être dans le bon état d’esprit…

Entendons-nous bien : Le Tatoué s’inscrit dans le bon vieux cinéma de papa tant décrié par les jeunes loups des Cahiers. Surtout, Gabin y est en roue libre. Jamais dirigé, jamais cadré, il passe le film à éructer ses répliques, le visage rougeaud et le ventre en avant.

La surprise, en fait, vient plutôt de De Funès, qui fait du De Funès avec une relative retenue. C’est lui qui tient le film. C’est lui qui lui donne son ton, son rythme, sa folie, et une certaine insolence assez réjouissante. Il est même franchement très drôle quand il laisse apparaître la médiocrité et la méchanceté de son personnage. « Ça ne vous dérange pas qu’il soit noir ? » demande-t-il à un invité devant son valet noir…

L’histoire n’a aucun sens et aucun intérêt : ce vendeur d’art qui veut acheter un dessin de Modigliani tatoué sur le dos d’un comte farfelu. Aucune importance : l’intrigue finit par passer aux oubliettes. Seule compte la fantaisie. Ça et le numéro des deux stars, dont la rencontre est la seule raison d’être du film. C’est déjà quelque chose.

Dans un jardin qu’on dirait éternels (Nichinichi kore kojitsu) – de Tatsushi Omori – 2018

Posté : 9 octobre, 2020 @ 8:00 dans 2010-2019, OMORI Tatsushi | Pas de commentaires »

Dans un jardin qu'on dirait éternel

Le titre, le thème (une jeune Japonaise qui découvre l’art du thé)… Tout ça sent le bon cliché, et pourtant. Dans un jardin… est un film étonnamment moderne, certes contemplatif et très japonais, mais en même temps très ancré dans son époque.

L’héroïne est une jeune femme bien de son temps : pressée par la vie, indécise, anxieuse de voir ses années de jeunesse défiler. C’est elle qui nous sert de guide, par une voix off simple et directe comme un journal intime.

Elle est une jeune femme moderne, fille d’un couple moderne, vivant dans un immeuble moderne. Une jeune femme qui réapprend peu à peu à vivre autrement en prenant des cours avec une maîtresse de thé. Une vraie plongée dans la tradition japonaise pour le coup, où tout est codifié jusqu’au moindre geste.

Le film est entièrement basé sur cet apprentissage, sur ces gestes mille fois répétés dont on sait qu’ils ne sont qu’une parenthèse hebdomadaire dans la vie de Noriko. Mais de cette vie, justement, on ne verra à peu près rien d’autre. La silhouette floue d’un amoureux, quelques plans fugitifs dans le métro, rien de plus.

Peu de digressions, finalement, et c’est ça qui est beau dans ce film, qui ose aller au bout de ses jolies ambitions : filmer ces petits riens constamment répétés qui, peu à peu, mois après mois, année après année (oui, ça prend du temps), amènent Noriko à repenser son rapport au temps, à vivre vraiment le moment présent.

Belle ambition, et belle réussite : ce temps présent qui semble absent du monde moderne est ici d’une pureté et d’une acuité magnifiques. Ce n’est pas le moindre mérite de Tatsushi Omori, qui signe un film élégant et sans esbroufe, réalisation qui suit joliment le rythme des saisons. On s’y sent bien, dans ce film languide comme la vie pourrait l’être. Un beau moment de cinéma, et une belle leçon de vie.

La Cible humaine (The Gunfighter) – de Henry King – 1950

Posté : 8 octobre, 2020 @ 8:00 dans 1950-1959, KING Henry, WESTERNS | Pas de commentaires »

La Cible humaine

Pas si facile d’être le tireur le plus rapide de l’Ouest… Jimmy Ringo s’en est rendu compte un peu tard. 35 ans, sans le sou, obligé de passer d’une ville à l’autre, confronté partout à des petits cons désireux de se faire un nom en descendant cette légende vivante… Il est un homme fatigué, usé, condamné.

Ce thème n’est pas nouveau dans l’histoire du western. King en fait une sorte d’épure aussi belle que radicale. Le personnage de Ringo, joué par un Gregory Peck parfait, est presque une caricature lorsqu’il apparaît : cavalier superbe et solitaire qui traverse des paysages typiques du genre, avant d’arriver dans une ville tout aussi archétypale.

Après une première partie vive et dense, l’action s’arrête subitement. Peck s’assoit sur une chaise, dans un recoin d’un grand bar désert (tenu par Karl Malden). Il n’en bougera plus qu’épisodiquement… Un choix étonnant qui fait l’originalité et la beauté du film.

Gregory Peck est formidable dans le rôle de cet homme qui attend, à la fois la femme qu’il a perdue et le destin qui lui est promis. Il est formidable dans sa manière d’incarner les regrets, la fatigue, l’espoir. Il est formidable, dans ce qu’il incarne par son seul regard, et sa grande carcasse fatiguée.

Parce que l’action, la plupart du temps, se déroule autour de lui, en marge. Le film raconte aussi l’effet que sa seule présence a sur cette communauté. Dans le bar, Peck est immobile, attentiste. À l’extérieur, c’est grouillant de vie, les enfants chahutent, les caïds s’excitent, les femmes de la ville se remontent, les esprits s’échauffent…

Et celui qui arpente les rues pour tenter de faire respecter l’ordre, ce n’est pas Peck, mais le shérif, merveilleux Millard Mitchell (le chercheur d’or de L’Appât, le producteur de Chantons sous la pluie), force tranquille un peu raide avec ses bras ballants, incarnation parfaite de l’autorité.

Les scènes communes de Peck et Mitchell sont peut-être les plus belles de ce western étonnant. Parce qu’on ressent l’affection que ces deux-là se portent, et parce qu’on les sait conscients que l’un et l’autre représentent les deux faces d’une même pièce : deux hommes semblables, aux destins différents. Grand western…

Miquette et sa mère – de Henri-Georges Clouzot – 1950

Posté : 7 octobre, 2020 @ 8:00 dans 1950-1959, CLOUZOT Henri-Georges | Pas de commentaires »

Miquette et sa mère

S’il y a un genre auquel on n’associe pas immédiatement le nom de Clouzot, c’est bien la comédie. Même si son premier film, L’Assassin habite au 21, avait des éléments franchement comiques, le cinéaste a signé une œuvre quand même largement dominée par le drame. Lui-même, d’ailleurs, reconnaissait être dépourvu d’humour…

Pourtant, il y a ce Miquette et sa mère, adaptation d’un vaudeville plein de rythme et de répliques brillantes, une pure comédie qu’il signe après un exceptionnel trio de films noirs : L’Assassin… donc, et les chefs-d’œuvre Le Corbeau et Quai des Orfèvres. Précisions quand même que Clouzot n’a signé ce film que parce qu’il était lié par contrat, comme une bravade, avec une envie manifeste de surprendre.

Et il surprend, certes. Clouzot n’a pas d’humour ? C’est sans doute vrai, mais le texte existait déjà. Et pour le mettre en image, Clouzot prend des partis pris souvent extrêmes, avec la liberté d’un homme pour qui ce simple texte ne peut suffire. Alors il fait surjouer ses acteurs, qui cabotinent avec gourmandise, il adopte les codes du théâtre avec ces apartés face caméra, et même du film muet avec ces intertitres qui chapitrent l’histoire…

Une histoire de pur vaudeville : une romance contrariée, des quiproquos, une jeune femme et sa mère, provinciales, qui découvrent Paris et le monde du théâtre… Le plaisir repose en partie sur celui que prennent visiblement les acteurs, autour de Danièle Delorme et sa « mère » Mireille Perrey. Jouvet, Bourvil, Saturnin Fabre… Ils en font des tonnes, mais ce n’est jamais trop.

Clouzot filme ça avec une liberté et un rythme qui emportent tout, glissant doucement d’une esthétique de film noir dans les premières scènes à une pure folie bouillonnante dans les dernières minutes, où tous les personnages croisés en cours de route se retrouvent sur et autour de la scène.

De cette comédie de quiproquos assez classique, Clouzot tire un beau film plein de vie, et plein d’empathie pour ces personnes qu’il filme : les naïfs, les passionnés, les roublards, les comédiens ratés, et même les vieux cochons… Un Clouzot bienveillant et euphorique, eh oui !

Mort d’un pourri – de Georges Lautner – 1977

Posté : 6 octobre, 2020 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1970-1979, LAUTNER Georges | Pas de commentaires »

Mort d'un pourri

Delon, intègre, solitaire, vengeur, confronté à la corruption et à la pourriture de la classe politique et des gangsters qui gravitent autour… Sur le papier, cela ressemble à beaucoup d’autres films de la star de cette époque. Et c’est le cas, d’une certaine manière. Mais n’empêche : Mort d’un pourri est un film très réussi, et souvent très surprenant.

C’est évident dès la toute première image, et la première note de musique : la silhouette d’un saxophoniste dans un magnifique contre-jour… Ce polar-là, jazzy et désenchanté, est un vrai film d’atmosphère, plein de beaux moments de vrai cinéma.

L’aile perlée de gouttes de pluie d’une voiture dans la nuit parisienne, les lignes géométriques oppressantes d’immeubles modernes, les portes qui semblent constamment dissimuler le danger… Georges Lautner, cinéaste très inégal, signe l’une de ses mises en scène les plus inspirées, rappelant qu’il est le réalisateur du Septième Juré avant d’être celui des Tontons flingueurs.

Mort d’un pourri, film ancré dans les artères parisiennes (à l’exception d’une belle scène de chasse sous tension), est aussi un vrai film noir, l’hommage de Lautner au film de genre américain. On pense à La Clé de verre surtout, dont il partage la vision sans concession du monde politique. L’amitié qui lie Delon à Maurice Ronet évoque furieusement celle entre Alan Ladd et Brian Donlevy.

Delon, héritier de Ladd ? C’était déjà le cas dans Le Samouraï, inspiré de Tueur à gages. Ça l’est de nouveau ici, tant le regard dur et pur et le visage décidé de Delon incarnent la même fatalité que ce qu’incarnait Ladd. La comparaison saute aux yeux dans cette scène où, drogué, Delon gît sur un matelas… Déjà vu !

Lautner tient admirablement la tension, avec des irruptions aussi soudaines que frappantes de la violence. Belle scène nocturne avec une Ornella Muti poursuivie par deux tueurs, et paralysée par la panique. Une image d’une intensité assez rare.

Le film est aussi un festival de prestations marquantes. Delon est formidable. Mais le scénario (et les dialogues) donne le beau rôle aux seconds couteaux : Michel Aumont, Stéphane Audran, Julien Guiomar, Klaus Kinsky, Mireille Darc… Avec un petit coup de cœur pour Jean Bouise, réjouissant en flic un peu raide, dont les face-à-face avec Delon sont franchement réjouissants.

Poursuites dans la nuit (Nightfall) – de Jacques Tourneur – 1957

Posté : 4 octobre, 2020 @ 8:00 dans * Films noirs (1935-1959), 1950-1959, TOURNEUR Jacques | Pas de commentaires »

Nightfall

Il est décidément très grand, Jacques Tourneur. Quel que soit le genre qu’il aborde, il sait en tirer la quintessence, jouant avec les codes en place pour mieux se les approprier. Et constamment se réinventer.

La preuve encore avec ce noir magnifique. Tout juste dix ans après La Griffe du passé, classique absolu du genre, Nightfall part d’un thème assez semblable : un homme rattrapé par son passé, qui se débat pour survivre. Pourtant, Nightfall ne ressemble ni au classique de Tourneur, ni en fait à aucun autre film noir.

L’histoire est relativement classique : un homme sans histoire, une mauvaise rencontre, le sort qui joue des tours. Et puis une femme fatale… mais l’est-elle vraiment ? Tous les codes du film noir sont bien là, mais le scénario (d’après David Goodis) les détourne habilement.

Ça se joue dans les détails. Ce grain de la pellicule, seul signe qui rappelle qu’on n’est plus dans les années 40… L’utilisation anxiogène des décors, entre ville bondée, terrains vagues, et paysages enneigés du Wyoming… Une manière, surtout, de créer une atmosphère en déstabilisant le spectateur.

Tourneur ouvre ainsi son film avec une scène étonnante, absolument pas explicative. Les dialogues, anodins, semblent pourtant lourds de double-sens ; une lumière qu’on allume fait naître l’angoisse… Pourquoi ? Par la grâce de la mise en scène de Tourneur, grand cinéaste qui sait mieux que quiconque transformer le quotidien et l’anodin en source d’angoisse.

Le film est formidable par sa construction aussi, faite de flash-backs successifs et d’un sens radical de la concision. Ramassé, intense, percutant, le film ne laisse aucun répit. Il l’est aussi (formidable) pour ses personnages, loin de tous les poncifs. Aldo Ray en proie effrayée ; Brian Keith en méchant extraordinairement posé… Formidables.

Chérie, je me sens rajeunir (Monkey Business) – de Howard Hawks – 1952

Posté : 3 octobre, 2020 @ 8:00 dans 1950-1959, HAWKS Howard | Pas de commentaires »

Chérie je me sens rajeunir

Au sommet, Hawks, dans cette comédie folle et irrésistible. Quatorze ans après L’Impossible Monsieur Bébé, Cary Grant retrouve l’un de ces personnages lunaires qui lui vont si bien : un scientifique, cette fois encore, ici sur le point de trouver une formule de rajeunissement.

Une idée qui est la promesse de scènes de comédie délirantes et régressives. Hawks en tire effectivement une série de moments hilarants et inventif, au rythme comme toujours parfait.

Mais cette fois, Hawks ralentit la cadence, moins hystérique que son classique de 1938. Le générique, d’ailleurs, semble être une manière de tempérer ses envies de vitesse, avec les plans répétés de Cary Grant sortant de chez lui, et cette voix off qui répète : « Pas maintenant, Cary ! »

Hawks ménage ainsi des moments de pause, qui loin de faire retomber le rythme, mettent en valeur les moments de pure comédie, ceux où Grant et sa femme se comportent alternativement comme des gamins. Lui est hilarant, son fameux flegme mis à mal par les charmes aguicheurs de Marylin Monroe. Elle, jouée par une Ginger Rogers géniale (comme toujours), merveilleux contrepoint de Cary Grant, irrésistible quand elle enchaîne les bêtises d’une gamine de 10 ans.

Sur le papier, Monkey Business s’inscrit dans la lignée de Bringing up Baby. Dans le ton, la maîtrise, et peut-être la maturité, le film confirme et renforce surtout l’impression laissée par I was a male war bride. A vrai dire, l’une des très grandes comédies du cinéma américain. Point.

Le Maître du gang (The Undercover Man) – de Joseph H. Lewis – 1949

Posté : 2 octobre, 2020 @ 8:00 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, LEWIS Joseph H. | Pas de commentaires »

Le Maître du gang

Des agents du fisc tentent de faire tomber le grand chef d’une organisation criminelle en épluchant les livres de compte… C’est un peu schématique, mais c’est à peu près ainsi qu’on peut résumer ce petit noir étonnant.

Robert Rossen à la production, Joseph H. Lewis derrière la caméra… Deux noms qui font la différence, et qui font de ce polar de l’attente et de la frustration un film cinglant et passionnant. La violence est rare à l’écran, pourtant elle est omniprésente dans l’esprit, comme une menace constamment palpable, dans laquelle l’agent spécial joué par Glenn Ford se débat.

Lewis filme l’attente, le temps perdu, les occasions manquées de cette enquête qui n’en finit pas et qui prive le bon flic de la vraie vie, symbolisée par une épouse aussi douce que compréhensive. Quand elle l’attend dans une campagne de cinéma, lui passe ses nuits dans des livres de compte, ou à écumer les quartiers populaires.

C’est aussi ça la force du film : la manière dont Lewis filmer ces quartiers et leurs habitants. Cela donne des images d’un réalisme fascinant, lorsque les flics interrogent les passants, ou dans l’une des rares séquences de pure suspense : quand le comptable Rocco fuit désespérément devant deux tueurs, sous le regard de sa fille. Oppressant, et déchirant.

Du grand méchant, on ne verra que la silhouette, comme une ombre maléfique. Les seconds couteaux ont, en revanche, une profondeur rare. Ce flic pourri qui vit avec sa culpabilité, la danseuse accro à son escroc d’amant, ou l’avocat véreux, O’Rourke (Barry Kelley), dont les rencontres avec Warren (Glenn Ford) sont étonnantes, à la fois extrêmement tendues, tout en non-dits, et presque amicales.

Des tas de très grands moments dans ce film, et des acteurs formidables. Belle découverte…

Les Tribulations d’un Chinois en Chine – de Philippe De Broca – 1965

Posté : 1 octobre, 2020 @ 8:00 dans 1960-1969, DE BROCA Philippe | Pas de commentaires »

Les Tribulations d'un Chinois en Chine

Je n’ai pas relu Les Tribulations d’un Chinois en Chine depuis quelques décennies, mais il me semble bien que De Broca n’a gardé du roman de Jules Verne qu’une vague trame, un prétexte pour signer un prolongement à peine dissimulé de L’Homme de Rio, son précédent triomphe. Cette fois encore, c’est surtout du côté des aventures de Tintin, voire du burlesque américain, qu’il trouve son inspiration.

Revoilà donc Belmondo, qui ne trouvait encore des rôles à ce point physiques que chez De Broca, toujours aussi bondissant, lancé dans des aventures toujours aussi improbables. Il incarne un milliardaire qui s’ennuie à mourir, au point justement d’engager des tueurs pour le débarrasser du poids de la vie, avant de trouver l’amour (on le comprend, c’est Ursula Andress). Mais tout ça n’a strictement aucun intérêt.

L’Homme de Rio était plutôt bien construit, avec un enjeu dramatique et une vraie histoire bien chiadée. Cette fois, De Broca revendique un regard rigolard. Tout ce qui compte, c’est le rythme, l’humour, les rebondissements, les cascades, les plus improbables et si possibles dans les décors les plus exotiques. À pied, en bateau, en avion, en ballon… Les modes de transport se suivent, les paysages changent, et les références à Tintin se multiplient.

L’effet de surprise est un émoussé, mais le plaisir reste grand, devant un spectacle qui ne se prend jamais au sérieux.

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