Le Ciel est à vous – de Jean Grémillon – 1944
Que de vie dans ce Grémillon ! Une histoire d’aviation, de défi, de passion dévorante, mais surtout une histoire de couple : Madeleine Renaud et Charles Vanel, tous deux immenses, un mécanicien et sa femme expropriés parce qu’un aérodrome doit être aménagé sur le terrain de leur maison, et dont la vie se trouvera chamboulée par ces avions qui les ont délogés.
Il y a de la vie, avec toute la complexité et tous les accidents que cela implique : des engueulades, des petites joies et des peines quotidiennes, des signes d’amour et des mesquineries, des inquiétudes, des envies… Il y a bien un fil conducteur : cette passion dévorante pour l’aviation qui bouscule cette famille bien installée. Mais Charles Spaak, Albert Valentin (au scénario) et Jean Grémillon (derrière la caméra) racontent moins une histoire qu’un amour.
Ils le font avec un sens parfait de la narration, émaillant le film de signes dramatiques : ces orphelins qui reviennent régulièrement dans le cadre, ces traces d’huile sur le sol, quelques dialogues évocateurs… Derrière la légèreté apparente, les drames et les tragédies pointent déjà leur nez…
Beaucoup de mesquinerie aussi, autour de ce couple décidé à vivre leur amour librement. « Quelle est la plus belle marque d’amour ? s’interroge Vanel. Te laisser partir ou te retenir ? » Il est merveilleux (comme toujours, oui), elle est merveilleuse. Ils forment l’un des grands couples de cinéma, aussi beaux et unis que Louis Jouvet et Renée Devillers dans Les Amoureux sont seuls au monde. C’est dire…
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