Friends and lovers / Le Sphinx a parlé (Friends and lovers) – de Victor Schertzinger – 1931
Deux amis officiers se retrouvent affectés dans le même poste reculé en Inde. Là, ils découvrent qu’ils sont amoureux de la même femme, restée à Londres… avec son mari tyrannique.
Une femme qui se partage entre trois hommes, et qui plus est en consommant ces trois relations… C’est du cinéma pre-code bien sûr : le genre d’histoires que la censure ne laissera plus passer dans les décennies qui suivent, en tout cas pas de manière si explicite.
C’est aussi les premières années du parlant, et la technique reste balbutiante. Le rythme du film en pâtit souvent, malgré sa courte durée (à peine 1 h 10). Chaque plan semble ainsi durer juste un poil trop longtemps, et les acteurs ne sont pas toujours très dirigés.
Heureusement, ils sont bons, ces acteurs. En tout cas les trois amants. Lily Damita a un petit côté Greta Garbo de seconde zone, mais elle est entourée de Erich Von Stroheim (plutôt bien salaud rigolard et cynique), Adolphe Menjou et Laurence Olivier, tout jeune et plein de fougue.
Victor Schertzinger, qui signe aussi la musique avec Max Steiner, réussit surtout les scènes les plus tendues. Celle du départ des soldats notamment, où le trouble et la colère de l’officier prennent la forme de spectaculaires ombres portées. Ou, dans un tout autre registre, le suspense autour du triangle amoureux dans le couloir du manoir. Sympathique rareté.
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