Les Aventures d’un homme invisible (Memoirs of an invisible man) – de John Carpenter – 1992
John Carpenter a souvent été tiraillé entre son désir d’indépendance et une attirance pour les studios… Sa filmographie oscille ainsi de l’un à l’autre. Après avoir retrouvé la folle inspiration de ses débuts avec les très libres Prince des ténèbres et Invasion Los Angeles, il faut pourtant attendre quatre ans avant de voir Carpenter retrouver sa place derrière la caméra, cette fois pour une pure commande de studio.
Et celui-ci est le plus « film de studio » de tous les films de studios de Carpenter. Pas un « John Carpenter’s Memoirs… » d’ailleurs, ce qui n’est pas un hasard. Bref. Carpenter, le brillant artisan de Fog, s’essaye une nouvelle fois à un cinéma de commande en bon soldat. Et le résultat laisse dubitatif.
Pas désagréable, ni ennuyeux, non. Il y a même un vrai souffle dans ce film, pas mal d’idées rigolotes, et une volonté de rendre hommage au Hitchcock de La Mort aux trousses : Kaplan et George sont des indices qui introduisent à cette histoire d’un homme ordinaire, plongé par hasard dans un thriller d’espionnage.
On peut aussi souligner la beauté de quelques travellings, forcément très « carpenteriens », ou évoquer la théorie de l’homme qui serait invisible pour la société (déjà au cœur de They live !, notamment). Bref, tenter de retrouver la patte du maître Carpenter. Et on trouverait bien quelques signes par ci, par là, bien sûr.
Mais quand même : le film vaut surtout pour le côté bricolo et inventif des trucages (l’homme invisible sous la pluie, très beau ; l’homme invisible faisant son jogging ou fumant une clope… bien foutu mais vain).
C’est en fait avant tout un véhicule pour Chevy Chase, acteur pas emballant, dont Carpenter semble ne pas savoir quoi faire. Sam Neill est pas mal en méchant très méchant. Mais son grand moment carpenterien est à venir : ce sera pour In the mouth of madness, autrement plus enthousiasmant.
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