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David Golder – de Julien Duvivier – 1931

Classé dans : 1930-1939,DUVIVIER Julien — 11 juillet, 2020 @ 8:00

David Golder

Qu’y a-t-il derrière la caricature ? Cette simple question est au cœur d’une grande partie de la filmographie de Julien Duvivier, immense cinéaste pour lequel le mot « humaniste » semble avoir été inventé.

David Golder, c’est un peu la caricature de l’homme d’affaires juif tel qu’il était pointé du doigt dans cette France de l’entre-deux-guerres : un homme avide et impitoyable, qui ne vivrait que pour amasser argent et pouvoir.

Ce richissime homme d’affaires capable de pousser son associé de longue date à la ruine et à la mort d’un simple « j’m’en fous », et qui n’a pour compagnon qu’un autre juif moins fortuné mais tout aussi caricatural, marchant sur la pointe des pieds pour ne pas user ses semelles, et passant un temps fou à éplucher sa poire pour ne rien en perdre…

Avec ce personnage de David Golder, Duvivier livre l’incarnation de cette caricature. Pour mieux montrer les fêlures et l’humanité pas si cachées que ça… Ce David Golder, qui n’a d’existence sociale qu’à travers cette caricature d’homme d’affaires richissime, c’est avant tout un homme en bout de course, un être seul et fatigué, qui n’aspire qu’à se débarrasser de tous les oripeaux de la caricature qu’on veut lui faire endosser.

« On », c’est-à-dire les parasites qui l’entourent : sa femme, sa fille, ses partenaires d’affaires… Tous ceux qui gravitent autour de lui et qui n’ont d’intérêt pour lui que pour l’argent et le train de vie qu’il leur assure. La fille chérie la première, insupportable profiteuse frivole dont il n’est d’ailleurs pas vraiment dupe.

Harry Baur est immense dans ce rôle, intense et tragique, impitoyable et bouleversant, rude et fragile. Un rôle à la mesure de sa démesure, en quelque sorte.

Dans ce premier film parlant, Duvivier tâtonne quelque peu pour associer le son à la force des images. Cela donne un film aux images hyper construites, dont la composition des cadres dit souvent plus que les dialogues, et au rythme parfois un peu bancal dans la première partie. Mais l’intensité d’Harry Baur et la force des images sont telles que David Golder impose d’emblée Duvivier comme un grand cinéaste du parlant.

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