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C’est arrivé le 20 juillet (Es geschah am 20. Juli) – de Georg Wilhelm Pabst – 1955

Classé dans : 1950-1959,PABST Georg Wilhelm — 17 juin, 2020 @ 8:00

C'est arrivé le 20 juillet

Le 20 juillet en question, c’est celui de 1944 : le jour où des officiers allemands ont tenté d’assassiner Hitler. Le film n’étant pas réalisé par Tarantino, on sait comment l’entreprise va se terminer : par un échec cinglant. Et sanglant. Échec que, 50 ans plus tard, Bryan Singer portera de nouveau à l’écran, avec Tom Cruise dans le rôle du conspirateur principal, le colonel Von Stauffenberg.

En l’occurrence, c’est le grand Pabst qui s’y colle. Un Pabst visiblement fasciné par la figure d’Hitler en cette fin de carrière, puisque le film suit directement La Fin d’Hitler (pas vu). Fin de carrière sans grand éclat, certes : on est loin des chefs-d’œuvre du monsieur, ceux tournés autour de 1930. Mais fin de carrière honnête tout de même, avec des partis pris radicaux assez intéressants.

De cette journée où tout aurait pu changer, Pabst ne filme que le point de vue des acteurs directs : des hommes impliqués plus ou moins intimement, confrontés aux doutes et à leurs propres consciences, au fur et à mesure que les heures passent et alors que personne n’a une vue d’ensemble des événements. La bombe a explosé, mais a-t-elle vraiment tué le Führer ? Au fond, cette question est plus déterminante que celle de la bonne chose à faire.

Avec ce parti pris simple et anti-spectaculaire, Pabst touche au plus près à la fragilité de l’individu et de son libre arbitre dans une société totalitaire. Le film manque d’émotion, de chaleur ? Mais c’est parce qu’il se focalise sur cette logique radicale, destructrice et aveugle.

Quelques images sont splendides, d’une puissance rare : celles où la violence éclate, brèves et marquantes (des bombardements, une explosion, une exécution…). Mais la plupart du temps, ce sont des va-et-vient, et des visages anxieux, que filme Pabst.

Bryan Singer reprendra beaucoup d’éléments de son film pour Walkyrie : le point de vue, la manière de raconter les détails de cette journée. Mais lui se sentira obligé de sortir du cadre de ces 24 heures, et de rajouter des épisodes spectaculaires et des éléments de suspense. Étrangement, son film à lui échouera là où Pabst réussit : nous faire partager l’angoisse de ces hommes prêts à se sacrifier, mais si désireux de vivre.

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