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Sur la route de Madison (The Bridges of Madison County) – de Clint Eastwood – 1995

Classé dans : 1990-1999,EASTWOOD Clint (acteur),EASTWOOD Clint (réal.) — 7 juin, 2020 @ 8:00

Sur la route de Madison

Au sommet, Clint Eastwood, qui enchaîne les chef d’œuvre en cette première moitié des années 1990. Après Impitoyable et Un monde parfait, le voilà qui se met en scène dans un genre a priori improbable pour lui (malgré la réussite, déjà, de Breezy vingt ans plus tôt) : le mélodrame. Et pas n’importe lequel : l’adaptation d’un roman à l’eau de rose taillé pour faire pleurer à grosses larmes.

Résultat : un miracle, un mélo d’une délicatesse et d’une sensibilité incroyables. Eastwood, le grand macho longtemps pourfendu par une partie de la critique, signe le plus féministe de tous les films, le portrait le plus fin et le plus émouvant qu’on puisse imaginer d’une femme confrontée à ses rêves perdus d’amour et de liberté.

Dans Sur la route de Madison, Eastwood filme le désir, le doute, le trouble, et toutes ces questions qui se posent quand une belle rencontre se produit. Il filme aussi le temps : ce temps si court et si précieux qui est accordé aux deux amoureux, et ces minutes et ces heures gâchées, volées par un coup de téléphone, une visite impromptue, un élan de mauvaise humeur…

C’est le genre de films dont on réalise, les rares fois où on reprend conscience, qu’on le regarde avec un large sourire, ou un sanglot in-maîtrisable, parfois les deux en même temps. De ces films qui vous emportent et vous bouleversent, même si on en connaît chaque rebondissement, chaque silence, chaque regard…

Tout est juste, tout est beau dans Sur la route de Madison. Tout est délicat aussi, à l’image de cette musique superbe de Lennie Niehaus, bien dans la manière minimaliste de Clint (qui co-écrit d’ailleurs le bouleversant thème principal).

Mine de rien, il offre à Meryl Streep l’un de ses plus beaux rôles. Cette grande actrice n’a peut-être jamais été aussi bien qu’ici. Aussi sexy aussi, dans ce rôle d’une femme entre deux âges, entre deux vies.

Et Clint lui-même, inoubliable en photographe bourlingueur qui se croit à l’abri des attaches, et dont la vie est bouleversée par ce sentiment qu’il découvre…

« Je ne veux pas avoir besoin de toi.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne peux pas t’avoir. »

C’est d’une délicatesse folle, c’est d’une beauté absolue, c’est une tristesse abyssale. Et pourtant, il y a quelque chose de léger et d’aérien dans ce film, peut-être grâce à la construction en flash-backs, et à l’importance donnée au regard des enfants, qui découvrent la réalité sur leur mère en même temps qu’ils se découvrent eux-mêmes.

Clint Eastwood signe un immense chef d’œuvre. Pas seulement l’un de ses plus beaux films, mais aussi l’un des plus grands mélodrames de l’histoire du cinéma. Tout contradicteur est prié de faire connaître ses arguments. Qui ne seront probablement pas retenus.

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