Antoine et Colette – de François truffaut – 1962
Trois ans après Les 400 coups (et cinq ans avant Baisers volés), Truffaut retrouve son personnage d’Antoine Doinel, pour le segment français d’un film à sketchs international, L’Amour à 20 ans, qui n’est à peu près connu aujourd’hui que pour sa participation (même si Andrzej Wajda et Marcel Ophüls ont également signé des segments).
Antoine et Colette est un film à la fois très différent du précédent, et qui s’inscrit dans sa continuité, avec plusieurs références directes. Antoine, le gamin en mal d’amour parental, est devenu un ado en quête d’amour, et qui fait face à des problèmes plus universels que ceux qui étaient les siens autrefois : la douche froide de l’amour unilatéral.
Marie-France Pisier, toute jeune, est le pendant féminin de Jean-Pierre Léaud. Même phrasé, même air dégagé. Entre les deux, la rencontre est pleine de promesses, de tensions, et de frustration, sentiment que Doinel expérimente à plein !
Il y a au moins deux aspects formels passionnants dans ce court métrage de vingt minutes à peine. D’abord, la manière dont Truffaut isole constamment ses personnages principaux, y compris dans la foule. Par des gros plans, des allers-retours entre l’un et l’autre, par des caches (procédé désuet qu’il utilise dans une grande partie de ses films), ou par des cadres naturels dans le plan.
Ensuite, la bande-son, exceptionnelle, qui utilise aussi bien des grands airs classiques (Ah ! ce réveil d’Antoine qui ouvre ses fenêtres sur Paris !) que des chansons françaises populaires, dont il ne retient parfois qu’une phrase.
Étape indispensable dans la saga Doinel, Antoine et Colette est aussi un jalon loin d’être anodin dans la filmographie de Truffaut.
- Saga Antoine Doinel : Les 400 coups, Antoine et Colette, Baisers volés, Domicile conjugal, L’Amour en fuite.
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