Irma la douce (id.) – de Billy Wilder – 1963
Il y a Jack Lemmon, irrésistible en agent de police parisien qui perd sa naïveté en même temps que son pucelage. Il y a Shirley MacLaine, craquante en prostituée fleur bleue. Il y a les décors d’Alexandre Trauner, joyeusement clichés.
Il y a aussi quelques belles idées de mise en scène comme cette rangée de têtes de veaux au milieu de laquelle sort celle de Lemmon. Et quelques chouettes répliques : « It’s a hard way to make an easy living »…
Mais Irma la douce représente quand même ce que Billy Wilder a fait de moins enthousiasmant, de toute sa belle carrière. L’un de ses grands succès, qui a conforté la relation privilégiée qu’il a eue avec Lemmon dans les années qui ont suivi, et avec son scénariste I.A.L. Diamond, avec Certains l’aiment chaud et La Garçonnière. Mais l’un des rares (le seul ?) dont on peut dire qu’il est long, trop long, et globalement ni fin, ni très drôle, ni même vraiment rythmé.
Il me reste quelques films avant de boucler l’intégrale Wilder, mais Irma la douce se place confortablement en queue de peloton pour le moment, tant la comédie semble tourner en rond au bout de quelques scènes seulement. Même un atout comme le quartier parisien reconstitué par Trauner est un peu gâché par l’utilisation en parallèle de décors réels, avec un contraste franchement pas heureux.
Bien sûr, les acteurs sont formidables (Lemmon surtout, même si le personnage de Moustache est particulièrement réussi). Mais Wilder et Diamond réussissent l’exploit de faire de ce sujet joyeusement casse-gueule une comédie bon enfant jamais dérangeante, toujours confortable. Très loin de Spéciale Première par exemple, film auquel on fait souvent, et injustement, le même reproche de la comédie facile.
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